Régime drastique : pourquoi ça ne sert à rien ? - CalculerSonIMC
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Régime drastique : pourquoi ça ne sert à rien ?

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Au cours de leur vie, 44% des Français ont déjà suivi un régime alimentaire dans l’objectif de perdre du poids, tandis que 26% en ont déjà suivi plusieurs (4 en moyenne)(1). Pourtant on estime que la moitié de la population française est en surpoids (54% des hommes, 44% des femmes)(2). À croire que les régimes ne sont pas aussi efficaces qu’ils en ont l’air. Le problème majeur de la majorité des régimes est qu’ils reposent sur des principes très restrictifs : on parle de régime drastique. Mais pourquoi les diètes draconiennes ne servent-elles à rien ?

Qu’entend-on par régime drastique ?

On entend par régime drastique, ou régime draconien, un régime hypocalorique. La diminution importante du nombre de calories ingéré quotidiennement entraîne en général une perte de poids significative, sur une période très courte.  Souvent les régimes drastiques impliquent l’exclusion d’une ou plusieurs classes d’aliments, et la consommation d’aliments « faisant maigrir », c’est-à-dire de nourriture à faible charge calorique. Un régime drastique ne prend en général par en compte la valeur nutritionnelle de l’aliment (ses apports en macro- et micronutriments). Parmi les diètes draconiennes, on citera les monodiètes (régime soupe aux choux, régime concombre), les régimes de type « Low Carb » ou le régime Thonon.

Quels sont les méfaits d’un régime drastique ?

Suivre un régime drastique peut effectivement faire perdre du poids rapidement. Au demeurant, et surtout si suivi sur une période longue, un régime draconien peut entraîner de lourdes conséquences sur la santé physique, mais aussi mentale.

Les conséquences métaboliques et l’effet yoyo

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Tout d’abord, un régime drastique aura irrémédiablement des conséquences délétères sur le métabolisme de base. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en astreignant son corps à s’accommoder d’apports caloriques bas (en deçà des recommandations des autorités de santé, qui sont de 2400 à 2600 kcal quotidiennes pour les hommes et de 1800 à 2200 kcal pour les femmes), ce dernier se mettra « en sous régime ».

Le métabolisme de base correspond aux besoins énergétiques incompressibles du corps pour fonctionner à l’optimale en situation de repos. Cette somme de calories quotidiennes sera employée pour pallier les dépenses intrinsèques de l’organisme : pompe cardiaque, respiration, digestion, activité cérébrale, activité musculaire basale, renouvellement cellulaire, thermorégulation.  En privant le corps d’une partie de ces calories, ce dernier va décroître ses dépenses, pour se maintenir « à flot ». Le premier sacrifice qu’il sera enclin à faire sera de ne plus alimenter les muscles (fonte musculaire), tandis que son  premier réflexe sera de stocker les calories qui peuvent l’être sous forme de graisse corporelle.  Forcément, à la reprise d’une alimentation normale, en fin de régime drastique, le métabolisme aura ralenti au point de ne plus avoir besoin de l’intégralité des calories ingérées. Le stockage adipeux sera irrémédiable… tout comme la reprise du poids perdu. On appelle ce phénomène l’effet yoyo.

Carences nutritionnelles induites par un régime drastique

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Mais un régime drastique a d’autres répercussions sur l’organisme, car il ne le prive pas que d’énergie (les calories). Comme précédemment expliqué, les régimes draconiens sont des diètes restrictives et bien souvent exclusives. La plupart du temps, elles reposent sur des principes d’exclusion d’aliments ou de classes d’aliments. Au demeurant ces mêmes aliments apportent au corps des nutriments essentiels :

  • Les glucides sont vecteurs d’énergie et permettent la bonne activité du cerveau (un organe glucodépendant)
  • Les lipides interviennent dans bon nombre de processus métaboliques (énergie, protection des organes, transport des vitamines…)
  • Les protéines remplissent de multiples rôles (hormonal, immunitaire, structural, enzymatique…)
  • Les micronutriments interviennent dans la santé des organes, la nutrition cellulaire, la fabrication de substances organiques, les systèmes musculaire et nerveux, le système immunitaire, le développement osseux, la coagulation sanguine…

En excluant certaines classes d’aliments de son bol alimentaire, on encourt irrémédiablement des carences. Les carences se manifestent différemment, selon les nutriments déficitaires :

  • Immunité faible et moindre résistance aux infections
  • Troubles digestifs et du transit
  • Fluctuations de poids, modification de l’appétit (sensation de faim et de satiété)
  • Fatigue, insomnie ou au contraire, hypersomnie
  • Troubles de l’humeur
  • Problèmes dermatologiques, chute de cheveux, ongles cassants
  • Perte osseuse
  • Troubles du cycle menstruel
  • Palpitations cardiaques, essoufflement, perte de connaissance, nausées

Les carences nutritionnelles peuvent avoir des conséquences lourdes et parfois entraîner des dommages irréversibles à l’organisme.

Risques psychologiques entraînés par un régime drastique

Au-delà des risques physiques, suivre un régime drastique peut avoir des répercussions psychologiques.  Ainsi :

  • Un régime draconien, de par son caractère restrictif, peut entraîner des troubles de l’humeur : stress accru, déprime, voire dépression.
  • Une orthorexie, c’est-à-dire un contrôle excessif de son alimentation, avec perte de notion de plaisir.
  • Des compulsions alimentaires, pour pallier les privations et/ou fringales engendrées par le régime. Elles sont souvent suivies par un fort sentiment de culpabilité, qui entretient le mal-être.
  • Des troubles du comportement alimentaire plus graves, à l’instar de la boulimie et l’anorexie. L’amaigrissement massif a provoqué un sentiment gratifiant ou au contraire, une dysmorphophobie, qui conduit à entretenir avec la nourriture une relation conflictuelle.

Comment perdre du poids efficacement sans mettre en danger sa santé ?

Vous l’aurez compris : un régime drastique peut permettre de perdre du poids rapidement, mais ni durablement, ni sainement. Les conséquences psychologiques et métaboliques sont sérieuses, parfois graves. Pour maigrir pour de bon, mieux vaut opter pour un rééquilibrage alimentaire progressif, qui n’exclura aucun aliment et laissera par ailleurs le temps au corps (et à la tête) de s’adapter au changement. Les professionnels de santé l’affirment : une perte de poids durable est une perte de poids « lente », de l’ordre de 10% de sa masse sur un an. Par exemple, une femme de 75 kg devrait se tenir à une perte de 7,5 kg sur la première année de son rééquilibrage alimentaire (puis 6,75 kg la seconde, si elle souhaite perdre davantage). En outre, l’alimentation n’est pas le seul levier de la perte de poids : on estime que l’activité physique joue à hauteur de 30% dans le processus d’amaigrissement. Là encore, la régularité est de mise : rien ne sert de pratiquer un sport intensément deux fois par mois, si le reste du temps on reste inactif. Mieux vaut s’astreindre à une activité modérée mais  régulière, de l’ordre de 30 minutes par jour.

Références

(1)    2015, Ipsos, LES FRANÇAIS, LEUR POIDS ET LEURS EXPERIENCES DES REGIMES | Ipsos

(2)    2015, Comprendre le surpoids et l’obésité de l’adulte 

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