On vante souvent la consommation d’épices. Elles seraient en effet source de nombreuses vertus pour la santé. D’ailleurs les Français en sont de plus en plus friands – ils seraient les troisièmes plus gros consommateurs d’Europe, et on aurait observé une hausse de 30% des achats d’épices ces 10 dernières années en France. Mais au fait, quels sont les véritables bienfaits des épices ? Voici un (bref et non exhaustif) aperçu de leurs pouvoirs magiques !
Aromates, épices et condiments, quelle différence ?
La différence est subtile…
Les aromates sont en fait des plantes aromatiques. Ainsi, toutes les plantes, fraiches ou séchées, employées pour aromatiser les mets sont considérées comme des aromates. Parmi les plus connues, on citera le basilic, le cerfeuil, la ciboulette, le romarin ou le thym. Mais on peut également y ajouter des herbes aux saveurs plus « exotiques », comme la coriandre ou la citronnelle. À préciser que le piment est également un aromate.
Quant aux épices, elles ont pour mission d’apporter un goût et une couleur unique au plat. Elles sont également issues du monde végétal, mais elles ne sont pas forcément une plante :
- La vanille est en fait un pistil de fleur
- Les brins de safran sont les stigmates d’une fleur
- La cannelle est l’écorce d’un arbre
- Le gingembre et le curcuma sont des rhizomes
- Le clou de girofle est un bouton floral
- Le carvi et le cumin sont des graines
Enfin, les condiments sont des ingrédients adjoints à un plat pour lui conférer un meilleur goût. Le condiment, par définition, peut se manger seul. Par exemple, les cornichons, l’ail, le céleri-branche, l’huile ou le beurre peuvent être considérés comme des condiments.
Ici, pour des raisons pratiques, on utilisera indistinctement le mot « épice », qu’il s’agisse effectivement d’une épice ou d’un aromate.
Quels sont les bienfaits santé des épices ?
Avant d’examiner les bienfaits de certaines épices, précisons une chose : les épices constituent une bonne alternative au sel. En effet, à petites doses, le sel est bénéfique au corps. Il contribue à la bonne hydratation cellulaire et au maintien de l’équilibre des liquides dans l’organisme. Cependant, lorsque consommé en excès, il augmente l’hypertension artérielle, les risques d’ostéoporose et de calculs rénaux, la rétention d’eau et la dysbiose. Aussi, pour maîtriser sa consommation de sel, mieux vaut le remplacer par des épices pour l’assaisonnement de ses plats. Elles rehausseront à la perfection la saveur des mets, et permettront de développer son acuité gustative.
Bienfait no1 : la cannelle contre les ballonnements
La Cannelle de Ceylan est un excellent stimulant gastro-intestinal, qui limite l’effet de fermentation des aliments dans les intestins. Ainsi, adjointe à l’alimentation, elle permet de prévenir les conséquences désagréables associées à une digestion difficile, à l’instar des ballonnements, des gonflements, des flatulences et des spasmes digestifs. En outre, ses vertus antimicrobiennes permettraient de soigner les parasitoses intestinales et les infections digestives (gastro-entérite, turista, diarrhée infectieuse).
Bienfait no2 : le clou de girofle contre les douleurs dentaires
Le remède de grand-mère qui recommande de placer un clou de girofle sur une dent douloureuse pour voir la douleur s’envoler est tout à fait fondé. Cette épice est antiseptique et analgésique. En cause : l’eugénol qu’il contient. Il s’agit s’une substance naturelle active, qui a pour principale propriété d’être antalgique et ainsi, de réduire les symptômes de sensibilité dentaire. Ainsi, la plupart des bains de bouche contiennent de l’extrait ou de l’huile essentielle de clou de girofle. Les préparations destinées aux soins dentaires professionnels en contiennent également.
Bienfait no3 : le gingembre contre les nausées
Le rhizome de gingembre est utilisé depuis des siècles, pour soigner de nombreux maux. Il faut dire que cette racine est riche de multiples bienfaits (anti-inflammatoire, hypocholestérolémiant). Mais on s’intéressera particulièrement à ses propriétés antiémétiques. Ainsi le gingembre, utilisé frais, en poudre ou sous forme d’huile essentielle, pourrait :
- Apaiser les symptômes du mal des transports (cinétose).
- Aider les femmes enceintes à combattre les nausées typiques du début de grossesse.
- Combattre l’insuffisance biliaire.
- Réduire la nausée postopératoire.
- Calmer les effets du reflux gastro-œsophagien, en protégeant la muqueuse gastrique.
Bienfait no4 : le piment pour maigrir
Du moins, la capsaïcine du piment – la substance active qui provoque une réaction de pseudo-chaleur lors de l’absorption de cette épice – agirait comme un « booster » du métabolisme. Elle stimulerait la production d’adrénaline et de noradrénaline dans l’organisme, qui accélérerait le métabolisme. Ainsi, après consommation, on observerait une plus grande oxydation du tissu adipeux et une concentration sanguine de triglycérides plus élevée. Le piment serait donc une des épices qu’on pourrait qualifier de « brûle-graisse », tout comme le poivre (les mêmes effets sont observés après consommation de pipérine, substance active du poivre).
Bienfait no5 : le safran contre le cancer
Le safran est un remède employé depuis des millénaires contre toutes sortes de maladies. En Europe médiévale, on l’utilisait pour traiter les infections respiratoires, tandis que les Égyptiens le considéraient comme antidote contre les empoisonnements. Depuis les scientifiques se sont penchés sur cette épice au jaune éclatant. Et il s’avère que les caroténoïdes du safran seraient justement la source de ses bienfaits. Ainsi le safran jouirait de propriétés anticancéreuses, antimutagènes et immuno-modulatrices : il pourrait ralentir la croissance de certaines tumeurs et inhiber les effets nocifs de certains carcinomes. Ainsi l’extrait de safran est à l’examen pour rentrer dans la composition de certains traitements contre le cancer.
Bienfait no6 : le romarin pour prendre soin de son foie
Cette jolie plante méditerranéenne, utilisée pour aromatiser les plats méridionaux, est excellente pour la santé du foie. En effet, le romarin a longtemps été utilisé comme agent hépato-protecteur et cholérétique. Il activerait les fonctions digestives, et en particulier la production de bile. Ainsi, suite à des périodes d’alimentation anarchique et/ou trop riche, les infusions de romarin seraient vivement conseillées. Une épice « détox » !
Bienfait no7 : le curcuma pour booster son immunité
Le rhizome de curcuma est employé pour soigner de nombreuses pathologies. Tout comme le safran, il est un inhibiteur du développement de certains cancers. Mais cette épice est également connue pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. En cause : la curcumine, un polyphénol qui lui confère sa couleur jaune. Ainsi, le curcuma protégerait des effets nocifs du stress oxydatif sur l’organisme – neutralisation des radicaux libres, modulation de la réponse inflammatoire. Il serait d’ailleurs envisagé comme traitement alternatif des maladies auto-immunes génératrices d’inflammation.
Bienfait no8 : la badiane pour éviter les rhumes
On parle ici de la badiane chinoise, ou anis étoilé, et pas de la badiane japonaise, particulièrement toxique. Or cette épice est utilisée dans la fabrication de certains médicaments antiviraux, car elle est riche en acide shikimique. Ainsi, elle permettrait de tenir à distance les virus hivernaux, à l’instar de la grippe, la gastro-entérite ou le rhume. Sa saveur particulière en fait un ingrédient de choix pour parfumer les infusions, mais également les pâtisseries et autres mets exotiques.
Bienfait no9 : la sauge contre les règles douloureuses
La sauge est un phytooestrogène naturel : les effets de ses flavonoïdes ont un impact sur le cycle menstruel. Utilisée avec parcimonie, elle permet de régulariser les cycles, d’atténuer les effets désagréables du syndrome prémenstruel ou les symptômes de la périménopause. En outre, cette épice est antispasmodique : elle calme les douleurs abdominales et ventrales, qu’elles soient dues à des règles douloureuses ou à des troubles de la digestion. Seule contre-indication : à ne pas consommer pendant la grossesse, sous hormonothérapie ou lorsqu’on souffre d’antécédent de cancer féminin (sein, ovaire, utérus).
Bienfait no10 : le basilic pour de bonnes nuits
Terminons le tour des épices avec le basilic, une plante aromatique qui accompagne à merveille les mets d’été. Mais il est moins connu pour ses vertus calmantes, relaxantes, voire sédatives. Pourtant la plante, comme son huile essentielle, sont particulièrement recommandées si l’on souffre de troubles du sommeil. Légèrement narcotique, le basilic pourrait accélérer l’état de somnolence propice à un bon sommeil. En outre, il est une précieuse aide à la digestion, de par son effet carminatif et antispasmodique.
