Équilibre acido-basique : comment le maintenir ? - CalculerSonIMC
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Équilibre acido-basique : comment le maintenir ?

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Depuis quelques années, une notion s’est invitée tant dans notre vocabulaire et dans notre assiette : l’équilibre acido-basique. Un sacrosaint Graal à atteindre et maintenir pour s’assurer ligne et santé. Mais qu’entend-on par balance acido-basique et surtout, existe-t-il des moyens (dont l’alimentation) pour la garantir ?

Qu’est-ce que l’équilibre acido-basique ?

La notion d’équilibre acido-basique fait référence à la balance entre le taux d’acidité et le taux d’alcalinité de l’organisme, garante de notre santé. Et plus précisément, c’est l’homéostasie biologique qui est concernée. Elle correspond à l’ensemble des processus de régulation biochimiques qui permettent au corps de fonctionner à l’optimal. Lorsque cette homéostasie n’est pas équilibrée, le pH sanguin risque d’être trop acide (en dessous de 7), auquel cas on parle d’acidose, ou d’être trop basique (ph au-dessus de 7), on est alors en situation d’alcalose.

Cas de l’acidose

équilibre-acido-basique-acidose

En cas d’acidose, le plasma sanguin est trop acide, et peut entraîner différents phénomènes :

  • une acidose métabolique, touchant l’ensemble du corps, d’origine endogène ou exogène, pouvant provoquer des troubles respiratoires (dyspnée ample), troubles neurologiques avec confusion mentale, syndrome cardiovasculaire (collapsus), insuffisance rénale ;
  • une acidose respiratoire, qui survient en cas d’hypoventilation ;
  • une acidose lactique, qui correspond à un excès d’acide lactique et qui peut découler d’une maladie génétique (diabète de type 1, lymphome, trouble du métabolisme des glucides…), de la prise de médicaments, de la consommation excessive d’alcool, d’une maladie du foie ou encore d’une leucémie ;
  • une acidose mixte, conjonction d’acidose métabolique et respiratoire.

Cas de l’alcalose

L’alcalose traduit une hausse du pH du plasma sanguin. Il en existe principalement deux types :

  • l’alcalose métabolique, due à un excès de bicarbonates, une perte d’acides, une perte de chlore ou une déshydratation cellulaire, qui va causer des problèmes musculaires (tétanie, paresthésies), des convulsions, une respiration diminuée ;
  • l’alcalose respiratoire, qui découle d’une hyperventilation, elle-même entraînant une baisse de la concentration de dioxyde de carbone dans le plasma.

Quels aliments contribuent à maintenir l’équilibre acido-basique ?

On entend de plus en plus dire que l’alimentation pourrait jouer un rôle sur le maintien de l’équilibre acido-basique. C’est d’ailleurs sur ce postulat que se fonde le régime alcalin. Ses partisans affirment que certains aliments pourraient influencer l’homéostasie biologique et donc, permettraient de maintenir le pH sanguin à un niveau équilibré, entre 7,38 et 7,42.  Ainsi, cette diète alimentaire pourrait réduire la fatigue, soulager les organes émonctoires, perdre du poids et rester mince et prévenir la survenue de nombreuses maladies : troubles cardiovasculaires, ostéoporose, allergies, troubles du sommeil, digestion difficile, stress, maladies chroniques…  

Mais quels aliments doivent être privilégiés ? Il n’existe pas de classification arrêtée des aliments dits alcalins et acides. Néanmoins, la diète alcaline se repose sur le degré d’alcalinité des aliments (indice PRAL, pour Potentiel Renal Acide Load), qui se mesure en fonction des teneurs en citrates, bicarbonates et protéines de ces derniers. Ainsi, l’on peut dresser une « cartographie » de l’alimentation.

Parmi les aliments alcalins, on peut citer :

  • les fruits et légumes
  • les tubercules (pomme de terre, patate douce, panais, carotte)
  • les châtaignes
  • les légumineuses sauf lentilles
  • le soja et ses dérivés
  • les champignons
  • les fruits secs, sauf les noix et cacahuètes
  • les jus de légumes et fruits maison, sans sucres ajoutés
  • les algues
  • les graines (courge, chia, lin…)
  • les épices et condiments
  • le vinaigre

Parmi les aliments neutres :

  • les levures alimentaires
  • les graisses végétales (huiles)
  • l’eau

Parmi les aliments acidifiants, à éviter ou modérer :

  • la viande, le poisson et les œufs
  • les produits laitiers, quelle que soit l’origine animale
  • les glucides d’origine céréalière
  • les lentilles
  • les noix et cacahuètes
  • le sel
  • tous les aliments transformés
  • le sucre et les produits sucrés
  • les boissons telles que l’alcool, les boissons sucrées, le café, le thé

Équilibre acido-basique : le régime alcalin est-il efficace pour le maintenir ?

Les scientifiques sont unanimes pour affirmer que le régime alcalin est inutile pour maintenir l’équilibre acido-basique de l’organisme. Et pour cause : le postulat de départ, qui affirme que le corps a besoin d’aide pour maintenir l’homéostasie du sang, est erroné. Cette fonction biologique se fait automatiquement. En cas de déséquilibre, l’organisme sait parfaitement quoi faire :

  • il va neutraliser le déséquilibre du pH en puisant d’abord dans les nutriments de l’alimentation, pourvue qu’elle soit variée, saine et équilibrée ;
  • il va stocker l’acidité dans ses tissus conjonctifs ;
  • il va ensuite l’éliminer par le biais de ses organes émonctoires, comme les reins, les poumons et le foie.

 En outre, le régime alcalin se base sur une classification des aliments selon l’indice PRAL. Mais ce dernier repose sur la mesure du pH urinaire. Or l’acidité des urines n’est pas corrélée, ni n’est à l’image de l’acidité du plasma sanguin. Ainsi on peut se demander si la dichotomie aliment alcalinisant/aliment acidifiant est scientifiquement valide, puisqu’elle se base sur un indice peu parlant.

Enfin, autre fait notable : l’acidose et l’alcalose ne sont pas induites par une défaillance alimentaire, mais par des causes endogènes (maladies touchant les reins, les poumons ou le foie, déficience métabolique) ou exogènes (typiquement, des intoxications – alcoolique, médicamenteuse…). 

 

 

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