La pratique de la méditation peut-elle permettre de maigrir ? - CalculerSonIMC
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La pratique de la méditation peut-elle permettre de maigrir ?

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Lors de la récente crise sanitaire, une part accrue de la population française s’est mise à la méditation. Ils étaient, en 2020, 37% à déclarer avoir déjà pratiqué la méditation pour se sentir mieux(1). Les pratiquants réguliers affirmaient que cette pratique leur permettait de mieux gérer leurs émotions (33%), d’améliorer la qualité de leur sommeil (31%) et d’être personnellement plus épanouis (29%). Pourrait-on alors imaginer que la pratique méditative puisse avoir des répercussions sur la santé et, par exemple, permettre de maigrir ?

Qu’est-ce que la méditation ?

Il s’agit d’une pratique mentale qui, selon qu’elle s’exerce ou non dans un cadre spirituel, a pour but de mener à un état de paix intérieur, un état de conscience modifié, une relaxation, une certaine vacuité de l’esprit, et éventuellement une pleine conscience de la réalité à un instant T.

De manière générale, elle invite à comprendre la nature de son mental plutôt que de lutter contre lui. Aussi elle repose sur un détachement vis-à-vis de ses pensées, ses émotions, les éléments extérieurs ou les obligations. Elle n’implique pas qu’on en nie l’existence, mais prône plutôt l’accès à un état de détente qui fait que tous ces éléments n’ont plus de prise sur le méditant. Ce dernier n’est plus dans une logique d’effort ou de conflit, mais dans un état de sérénité.  

Aussi, il est envisageable que la pratique méditative puisse aider du point de vue mental, lorsqu’on envisage de maigrir. En effet la démarche est parfois source de stress et de découragement et la méditation pourrait apaiser ce type d’émotions négatives.

Quels types de méditation choisir dans le cadre d’une perte de poids ?

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Il existe différents types de méditation, tant par leurs techniques que par leur charge spirituelle. Certains prôneront une vacuité de l’esprit, d’autres le report de l’attention sur un foyer d’attention donné, comme la respiration, la visualisation, le son… S’agissant de perte de poids, on peut envisager de choisir l’une des pratiques suivantes.

La méditation bouddhique

Une pratique posturale et mentale très rigoureuse, dont la finalité est d’atteindre le nirvana (la libération). La technique la plus connue est la méditation Vipassana, qui consiste à « voir la réalité telle qu’elle est ». Chaque phénomène apparaissant, qu’il soit physique ou mental, peut devenir objet de la méditation. Il est d’abord observé, puis le méditant est invité à développer l’équanimité (égalité d’humeur, ou neutralité) à son égard. Par exemple, le stress peut engendrer une faim émotionnelle. Le Vipassana invite le méditant à observer cette pseudo sensation de faim, puis son stress, et enfin à développer une neutralité vis-à-vis du phénomène, ce qui entraînera a minima sa diminution, a maxima sa disparition.

La méditation dans le cadre de la pratique du yoga

Souvent, le grand public est introduit à la pratique de la méditation par celle du yoga. Le yoga traditionnel, Hatha Yoga, implique une part de méditation, via le pranayama – la respiration profonde. Le pranayama vise à compléter la réalisation des postures, les asana, puisque chaque posture doit être rythmée par le souffle. En outre il permet d’atteindre une capacité respiratoire complète et d’accéder à un meilleur état de relaxation. Ce type de méditation est donc libérateur du stress – qui contribue à la prise de poids. 

La méditation transcendantale

Elle repose sur le principe que l’esprit serait naturellement enclin au bonheur. La pratique méditative, faite de silence, de repos psychique et mental et d’une attention dirigée à l’intérieur de soi, pourrait permettre d’y accéder. Elle présuppose par ailleurs le recours aux mantras, qui aideraient à se délester des émotions négatives. Il s’agit donc d’une technique plus axée sur la détente mentale que physique. Elle peut être envisagée dans une optique d’amaigrissement, là encore grâce à son effet positif sur le stress et la volonté

La méditation Zazen

Elle est l’un des fondements de la pratique du bouddhisme Zen et bénéficierait autant à la santé mentale que physique. Elle repose entre autres sur la formulation d’intentions positives, l’élargissement du champ de conscience et le développement de l’intuition. Elle se pratique selon une posture (position du lotus) et un rythme respiratoire précis. D’ailleurs le méditant doit porter son attention sur cette posture, à la fois maîtrisée et détendue. Pour ce faire, il doit garder les yeux ouverts, toute rêverie étant à bannir. Principal avantage sur le corps : la tonification de la zone abdominale, puisque la posture associée à la respiration profonde tendent à raffermir le ventre.

La méditation de pleine conscience (mindfulness)

Certainement la plus connue, car elle est devenue très populaire depuis quelques décennies. Mais la notion de pleine conscience est présente dans tous les types de méditation. Elle consiste à porter son attention intentionnellement sur le moment présent, sans jugement ni réflexion (positif ou négatif), pour accéder à un état de détachement et de paix intérieure. C’est sans doute la méditation la plus intéressante pour maigrir, car elle permet de corriger ses comportements alimentaires. D’ailleurs on évoque souvent l’alimentation de pleine conscience comme un moyen de maîtriser ses prises alimentaires : se concentrer davantage sur le plaisir de manger que d’ingurgiter la nourriture sans réaliser ce que l’on ingère.  

Et l’hypnose ?

Souvent les deux sont confondues, car elles partagent de nombreux points communs : elles se pratiquent immobile, elles modifient l’état de conscience et elles ont recours à la focalisation sur un foyer d’attention.  Mais elles diffèrent également : l’hypnose ne comporte aucune dimension spirituelle, la méditation est plus ritualisée (posture, respiration) et leurs finalités sont différentes (l’hypnose comporte un but thérapeutique, pas la méditation, du moins officiellement).

Quels sont les bienfaits santé de la méditation ?

La principale erreur des novices en méditation est d’espérer des bienfaits sur leur santé, à moyen ou long terme. En fait, la méditation est le but en soi. On médite pour méditer, par pour escompter des bénéfices quelconques. Si des bénéfices surgissent suite à la pratique, on ne peut que s’en satisfaire. 
S’agissant justement des vertus de la méditation, la science s’est penchée dessus. Jusqu’à présent, les études ont noté que :

  • la méditation de pleine conscience est prometteuse dans la prise en charge du stress, de l’anxiété et des troubles de l’humeur(2) ;
  • chez les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer à un stage précoce, la pratique pourrait réduire la tension artérielle et améliorer la qualité du sommeil(3) ;
  • chez les patients sujets à des douleurs physiques, elle modifierait positivement la perception de la douleur et améliorerait la qualité de vie(4) ;
  • la méditation chez les personnes âgées aurait démontré une action positive sur les capacités cognitives(5) ;
  • elle pourrait même avoir des effets physiques notables, comme l’amélioration du système immunitaire(6), la résistance à l’insuline(7) ou la diminution de l’inflammation(8).

Bien entendu, les recherches sont encore en cours. Mais elles convergent de plus en plus en faveur de bienfaits avérés, particulièrement sur la santé mentale. Pourrait-on imaginer alors que la pratique régulière d’une méditation de pleine conscience puisse aider à maigrir ?

Méditation : peut-elle aider à perdre du poids ?

À cette question, difficile de donner une réponse catégorique. Car le poids est une donnée multifactorielle. Il dépend en effet de l’hérédité, du terrain hormonal, du métabolisme, de l’alimentation et de l’activité physique. Aussi espérer qu’une pratique méditative à elle seule puisse résoudre un phénomène aussi complexe serait illusoire. Toutefois, elle est une piste à explorer.

Premier point : la méditation, en agissant sur le stress, permet d’abaisser le taux de cortisol dans l’organisme(9). Or le cortisol a une action délétère sur la glycémie sanguine, puisqu’une cortisolémie haute entraîne une sécrétion accrue d’insuline. Et cette même sur-sécrétion d’insuline cause un stockage adipeux plus important, donc une prise de poids. Méditer pourrait donc jouer sur l’un des paramètres hormonaux du poids.

Second point : la pratique de la méditation pourrait apaiser les comportements de compulsions alimentaires(10). La pleine conscience pourrait également favoriser la perte de poids en encourageant l’estime de soi et l’ « auto-compassion » : les sujets, prenant davantage de leur enveloppe corporelle et des pensées négatives y étant associées, auraient naturellement tendance à perdre du poids(11). En un mot : elle aiderait à s’aimer et ainsi, à mieux se traiter.  

Dernier point : au-delà de la méditation de pleine conscience, il s’agirait plutôt de pratiquer l’alimentation de pleine conscience, c’est-à-dire la prise en considération de ses sensations de faim et de satiété, pour maigrir et maintenir un poids de forme. Une étude de 2018(12) a démontré que l’alimentation de pleine conscience entraînait une diminution des pulsions alimentaires (la fameuse « faim émotionnelle »), une meilleure maitrise des portions absorbées, une perte de poids et de l’IMC. Cette « reprogrammation mentale » vis-à-vis de l’alimentation, axée sur la paix et la prise en compte des sensations corporelles, pouvait non seulement permettre de perdre du poids, mais surtout de se stabiliser dans le temps.

Il semblerait donc que la méditation puisse être utile dans le processus de perte de poids. Mais elle ne dispense pas pour autant des habituelles mesures hygiéno-diététiques, ni d’une visite chez un professionnel de santé.

Références

(1)    2020, Enquête Doctolib, YouGov et Petit BamBou, État des lieux de la santé mentale

(2)    2010, Hofman et al., The effect of mindfulness-based therapy on anxiety and depression: A meta-analytic review

(3)    2012, Innes et al., The Effects of Meditation on Perceived Stress and Related Indices of Psychological Status and Sympathetic Activation in Persons with Alzheimer’s Disease and Their Caregivers: A Pilot Study

(4)    2009, Kit Selfe, Innes, Mind-Body Therapies and Osteoarthritis of the Knee

(5)    2005, Curiati et al., Meditation Reduces Sympathetic Activation and Improves the Quality of Life in Elderly Patients with Optimally Treated Heart Failure: A Prospective Randomized Study  

(6)    2007, Tanf et al., Short-term meditation training improves attention and self-regulation

(7)    2006, Paul-Labrador et al., Effects of a Randomized Controlled Trial of Transcendental Meditation on Components of the Metabolic Syndrome in Subjects With Coronary Heart Disease

(8)    2003, Carlson et al., Mindfulness-Based Stress Reduction in Relation to Quality of life, mood, symptoms of stress and immune parameters in breast and prostate cancer outpatients

(9)    2020, Koncz et al., Full article: Meditation interventions efficiently reduce cortisol levels of at-risk samples: a meta-analysis  

(10)2014, Katterman et al., Mindfulness meditation as an intervention for binge eating, emotional eating, and weight loss: A systematic review

(11) 2013, Mantzios, Making concrete construals mindful: A novel approach for developing mindfulness and self-compassion to assist weight loss: Psychology & Health

(12) 2018, Dunn et al., Mindfulness Approaches and Weight Loss, Weight Maintenance, and Weight Regain  

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