Une récente étude scientifique vient d’être publiée dans les pages du « Journal of Pediatrics », revue médicale britannique. On y apprend que le manque de sommeil à l’adolescence pousse au surpoids une fois l’âge adulte atteint. Mais pourquoi les jeunes auraient-ils un sommeil perturbé ? En quoi leurs nuits sont-elles, à ce point, si déréglées, qu’elles en chamboulent leur système endocrinien ?
(La qualité de sommeil des adolescents : une donnée essentielle)
Il faut préciser que les adolescents ne sont pas des insomniaques. En fait, ils détestent aller au lit et retardent donc, un maximum, l’heure de l’endormissement et, c’est ainsi que, progressivement, certains troubles se créent. Tour d’horizon..
Manquer de sommeil est préjudiciable
Les expérimentations ont été réalisées par des chercheurs de la « Mailman School of Public Health » de l’Université de Columbia (NYC). Ces derniers ont souhaité comprendre les effets délétères du manque de sommeil chez les jeunes adolescents.
En fait, tout débute avec une étude finlandaise qui met en avant une recherche menée sur plus de 1200 élèves âgés entre dix et onze ans. Elle démontre que les enfants qui consomment un grand nombre de kilocalories sont ceux qui dorment le moins et qui se sentent, par là même, fatigués dans la journée. Entre 1995 et 2001, les scientifiques new-yorkais ont repris cette étude et ont sélectionné dix milles jeunes américains âgés entre seize et vint-un ans afin de décortiquer toutes leurs données médicales.
D’après Shakira F. Suglia, professeur assistante à la « Mailman School of Public Health » un adolescent sur cinq ne dort que six heures par nuit et développe ainsi un risque d’obésité accru de 20% à l’âge adulte. Pour elle, le manque de sommeil emmagasiné à l’adolescence peut faire le lit de l’obésité plus tard dans la vie.
Et les personnes obèses le savent bien : il est bien plus problématique de perdre du poids et de ne pas le reprendre, à l’âge adulte plutôt qu’à l’adolescence.
Mais, quelles sont les bonnes conditions pour réussir son endormissement ?
Un sommeil réparateur est le résultat d’un processus spécifique
Personne ne peut ignorer les bienfaits d’un sommeil optimisé. Pour cela, le mieux est de préparer sa nuit avec un rituel particulier adapté à chacun. Une nuit idéale doit s’étaler au minimum sur huit heures pour un adolescent, avec un protocole d’endormissement nécessaire pour préparer l’organisme à ce laps de temps. Lire, boire un verre de lait, une tisane, manger léger, se brosser les dents, faire un bisou à ses parents… sont autant de petits moments clefs qui préparent l’endormissement. Il est vital d’éloigner les mauvaises habitudes comme celles de travailler sur son ordinateur, d’écouter une musique forte et entraînante, de boire un café, d’avaler une boisson énergisante ou à base d’alcool après 16 heures.
La régularité des horaires d’endormissement et de réveil sont à prendre en compte. Il est donc vital de créer des bonnes habitudes concernant cette deuxième partie de vie qu’est la nuit. Ainsi, les scientifiques souhaitent adresser un message aux parents qui doivent s’assurer que leurs enfants s’endorment à des heures correctes avec une qualité de sommeil de huit heures. Nous savons qu’une « bonne nuit » est réparatrice pour l’équilibre corps / mental et qu’elle assure une concentration nécessaire aux longues journées d’étude.
A long terme, bien dormir permet d’obtenir une santé optimale pour des adultes bien-portants. Si le sommeil est bon pour la santé, en manquer développe les risques d’apparitions des maladies telles que le diabète, l’HTA, les cardiopathies, la dépression, le cancer et… l’obésité. Les troubles du sommeil touchent actuellement 20% de la population dans les pays de l’OCDE.
Sources et références
(1) Let Them Sleep: AAP Recommends Delaying Start Times of Middle and High Schools to Combat Teen Sleep Deprivation – Journal of Pediatrics
