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A quoi sert la leptine, l’hormone de la satiété ?

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Ces dernières années, plusieurs chercheurs se sont réellement penchés sur des études portant sur l’obésité. Soit dit en passant que le problème de l’obésité est une préoccupation majeure de santé publique à l’échelle mondiale. Les origines de cette affection sont aussi diverses que complexes. Il existe 3 principales hormones dans le contrôle de la faim : la leptine, la ghréline et l’insuline.

De nouvelles études récentes ont constaté que l’hormone leptine jouerait un rôle clé dans le métabolisme et les troubles alimentaires liés aux problèmes de la prise de poids. Nous vous consacrons ici un dossier spécial sur ce sujet scientifique de grande utilité.

La leptine, qu’est-ce que c’est ?

Parmi les nombreuses recherches qui retiennent le plus l’attention des scientifiques sur la problématique de l’obésité, figure l’étude des hormones digestives sécrétées par les neurones : la leptine. Elle est surement la molécule la plus intrigante du lot. Également surnommée « hormone de la satiété« , cette protéine est étroitement liée à la fonction de régulation des réserves de graisse dans notre organisme. Elle régit aussi l’appétit et module la sensation faim.

Une hormone est une protéine jouant un rôle de messager. Une fois libérée dans le circuit sanguin, la leptine agit sur l’hypothalamus pour transmettre son message de satiété sur des récepteurs spécifiques. Chez les personnes en situation de surpoids, les signaux émis par ce message ne semblent jamais atteindre le cerveau, bien qu’elles aient des niveaux élevés en leptine. On parle alors de résistance à la leptine.

Cette seule découverte, étayée par les explications du Dr Bruno Fève, endocrinologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, a redonné une nouvelle orientation aux recherches dans le domaine de l’endocrinologie.

Il est maintenant connu que la sécrétion de la leptine évolue suivant un rythme circadien(1). Le taux de leptine est normalement bas le matin (ce qui suscite l’envie de manger). Il atteint un seuil élevé dans la soirée (ce qui est à l’origine de la sensation de satiété). Le niveau le plus faible se constate aux environs de midi. Le taux de leptine le plus élevé se remarque en principe après minuit.leptine

Comment est produite la leptine ?

La leptine est produite par les tissus du corps gras ou tissu adipeux. Elle exerce ses actions à travers les cellules cérébrales de signal pour freiner l’appétit et l’alimentation, et ainsi accroître les dépenses d’énergie. Elle est sécrétée dans le flux sanguin proportionnellement à la masse énergétique stockée dans les graisses (2). À partir de là, la leptine se déplace vers le cerveau où elle communique exactement le taux d’énergie disponible dans l’organisme. Ce faisant, elle régit de nombreuses fonctions physiologiques essentielles. Ces dernières dépendent de l’équilibre calorique adéquat, de la reproduction, du métabolisme et de la formation des os.

Découverte en 1994, la leptine est assurément mieux connue aujourd’hui comme une hormone de la satiété, de règlement de l’appétit et de poids. Mais la leptine intervient également pour émettre des signaux d’alerte aux neurones et à d’autres organes, sur l’état dangereux de réserve très faible d’énergie dans le corps. Elle joue aussi un rôle permissif dans le mécanisme de la puberté chez la jeune fille.la leptine, hormone de la satiété

La leptine et l’obésité : quel rapport ?

Une étude scientifique (3) très récente sur le contrôle de l’appétit et la régulation du poids corporel apporte des réponses assez précises sur la question. Elle est conduite par les scientifiques David Sunter, Donal O’Shea et Stephen R Bloom de l’unité endocrinienne de la réputée Imperial College School of Medicine, Hammersmith Hospital, Londres, UK.

À une échelle toute simple, retenez que l’obésité(4) résulte d’un état de déséquilibre important entre des apports énergétiques excessifs (au travers de l’alimentation) et une dépense calorique insuffisante. Cette situation se traduit par un effet de surpoids, d’obésité, dû à une expansion excessive du tissu adipeux. À ce stade, la leptine transmet à notre hypothalamus un signal. Celui-ci informe sur l’état des réserves du tissu adipeux, afin de nous rendre capable de limiter nos prises alimentaires. Elle est donc une hormone assez spécifique, utile à l’interprétation de notre comportement alimentaire.

Pourquoi quelquefois ou toutes les fois, ressentons-nous une voracité vis-à-vis des aliments ? Et pourquoi en d’autres circonstances, nous nous sentons être repus.

Pour un taux de leptine élevé, notre cerveau est instruit sur notre état de satiété. La leptine s’associe à certains capteurs dans l’hypothalamus et stimule la libération de messages chimiques de coupe-faim. Les personnes ayant des difficultés de connexion avec la leptine ont donc des troubles de comportement alimentaire. Par conséquent, elles s’alimentent de façon incontrôlable. Conséquence : un surpoids, voire une obésité peut apparaitre et s’installer durablement.

La résistance à la leptine

On pourrait penser qu’avec la grande quantité de leptine qu’elles produisent, les personnes obèses auraient une facilité à arrêter de manger et ainsi perdre du poids. Malheureusement, il se pose comme avec l’insuline un problème de résistance à la leptine.

Si la quantité de leptine demeure élevée assez souvent, nos capteurs de la leptine deviennent avec le temps insensibles à l’hormone(5). Nous pouvons alors développer ce qu’on appelle « une résistance à la leptine ». Dans ce cas, malgré l’excès de masse graisseuse, et la sécrétion assez importante de la leptine pour dire stop au stockage, son message n’aura aucune influence : pas de baisse d’appétit et aucune augmentation du métabolisme.

La personne s’alimente donc sans cesse car l’appétit ne faiblit pas, augmentant de plus belle sa quantité de graisse stockée. Or trop de graisse provoque un trouble encore plus profond dans les transmissions de la leptine. Devenu résistant à la leptine, le cerveau ne cesse d’activer la sensation de faim, ce qui donne envie de manger plus. C’est le cercle vicieux de l’obésité !

Sources et Références

(1) www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14746143 
(2) www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14746143 
(3) www.societe-neuroendocrinologie.fr/Breves/03-La-leptine-votre-cerveau-l-appetit-et-l-obesite
(4) www.mmmieux.fr/l-obesite-maladie-du-cerveau
(5)www.societe-neuroendocrinologie.fr/Breves/44-Mon-cerveau-me-pousse-a-la-malbouffe-et-mon-estomac-ne-m-aide-pas

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