Le poids de l’obésité, défi majeur de santé publique

L’obésité est le défi majeur en matière de santé publique, et cela concerne tous les pays du monde pour de nombreuses années à venir. La principale préoccupation liée à cette maladie est que le surpoids déclenche en cascade, d’autres pathologies comme, par exemple, le diabète de type II (qui se manifeste par une hausse préjudiciable du taux de sucre dans le sang) et différents cancers tels que ceux de la prostate ou du sein. Tout cela met en péril les bons chiffres annoncés récemment par l’OCDE qui parle d’une baisse, depuis plus de 50 ans maintenant, de 60% dans la prévention et le traitement des troubles cardiovasculaires.

(Le poids de l’obésité, défi majeur de santé publique)

Un paradoxe d’un point de vue mondial

En 2015, les chiffres sont toujours édifiants : ce sont près de 2 milliards d’adultes en surpoids qui consomment plus de kilocalories qu’ils n’en dépensent et c’est un milliard d’êtres humains qui ne mangent pas à leur faim. L’épidémie d’obésité est toujours aussi galopante et l’OMS ne cesse d’alerter la population mondiale de ses méfaits. Pourtant, rien n’y fait !
Cette pathologie, qui a doublé depuis 25 ans, tue maintenant plus que la sous-nutrition. Quel paradoxe !

C’est ainsi que les pays à faible revenu ont un double handicap : les maladies infectieuses et la dénutrition sont sur un plateau de la balance et le surpoids et l’obésité sont sur l’autre. Et lorsque l’on sait que le secteur de la recherche est bien moins loti, en moyens financiers, que celui du marketing alimentaire, force est de constater que les maux du surpoids ne sont pas une illusion et que les industriels du secteur pharmaceutique se penchent réellement sur le problème.

Dans les années prochaines les tendances alimentaires de la population mondiale ne vont pas s’inverser. Chez les adolescents ce constat est encore plus catastrophique. Ils sont les premières victimes d’une alimentation industrielle riche en sucres, en graisses, en sel, en gluten, en édulcorants artificiels, en glucose et en fructose … tous ces plats caloriques, peu chers mais dépourvus de micro-nutriments intéressants à un état de santé optimum. Ceux qui vivent dans des milieux défavorisés sont davantage soumis aux aléas des kilos excédentaires. La malbouffe est toujours problématique pour ces familles malgré les bonnes initiatives de l’OMS.

Plusieurs espoirs restent possibles au sein des laboratoires

Dans le Missouri, les chercheurs de l’université Washington de Saint Louis ont implanté chez des rongeurs des bactéries intestinales humaines qui, lorsqu’elles sont issues d’une personne en surpoids, provoquent chez le cobaye un excès de poids et n’en provoquent pas lorsque ces bactéries sont issues de personnes minces. C’est ainsi, que les scientifiques ont imaginé des greffes de la flore intestinale venant des sujets minces.

Une autre piste, celle de la génétique, est tout aussi prometteuse. En fait, un circuit génétique, qui est lié au surpoids, décide si la graisse du corps est éliminée ou conservée par celui-ci. Le mécanisme est complexe mais il pourrait permettre, d’après les scientifiques, d’inverser voire d’éradiquer l’obésité.
Enfin, depuis plusieurs années le microbiote requiert toute l’attention des chercheurs du monde entier. Ces bactéries qui demeurent dans notre tube digestif ont de l’avenir …

Par le biais de ces diverses études, force est de remarquer que plusieurs pistes sont prometteuses et privilégiées par les scientifiques. Les enjeux sont importants et les laboratoires seront aux premières loges pour commercialiser les molécules sous forme de comprimés, de gélules ou de poudre pharmaceutique. En effet, il faut savoir que, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé, bientôt près de 2 milliard d’adultes seront en surpoids avec, sur ce total, plus de 600 millions d’obèses.

Sources et références

Article du site LOpinion.fr « Les maux du poids » publié le dimanche 23 août à 12h58 (par Stéphane Marchand)