La respiration pour maigrir : ça marche vraiment ? - CalculerSonIMC
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La respiration pour maigrir : ça marche vraiment ?

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Et si maigrir ne tenait qu’à quelques respirations ? C’est en tout cas ce qu’allègue Miki Ryosuke, le créateur de la méthode longue respiration. Une technique basée sur une posture bien précise et une respiration abdominale profonde, qui permettrait de brûler des graisses en quelques minutes. En quoi consiste donc le breath diet, et est-il vraiment efficace pour perdre du poids ?

Le régime longue respiration, ou breath diet

Découverte des bienfaits de la respiration longue

Cette technique misant sur la respiration profonde a été inventée par Miki Ryosuke, un acteur japonais. À l’origine du régime longue respiration, une affaire de mal de dos. L’homme souffrant de maux de dos persistants, il a consulté son médecin. Ce dernier lui a alors recommandé une série d’exercices alliant postures spécifiques et respiration. Après quelques semaines de pratique, Miki Ryosuke a constaté, en plus d’une résorption complète de ses douleurs dorsales, une perte de poids significative. Il prétend ainsi avoir perdu 13 kg et 11 cm de tour de taille en 6 semaines seulement. Fier de sa découverte, il a alors décidé de diffuser sa technique, qu’il nomme le « régime à long souffle ».

Principe du breath diet

 Le régime longue respiration consiste à prendre une inspiration de 3 secondes et une forte expiration de 7 secondes. La méthode conseille en outre une position bien particulière. Il s’agit de :

  • Se tenir debout, d’avancer une jambe légèrement en avant, l’autre positionnée légèrement en arrière.
  • Porter environ 90% de son poids de son corps sur sa jambe arrière, en contractant les fessiers.
  • Lors de l’inspiration de 3 secondes, lever les bras en l’air.
  • À l’expiration de 7 secondes, tendre ses bras devant soi, paumes en l’air, en contractant l’ensemble des muscles de son corps.

Il est recommandé de procéder à ces longues respirations entre 2 et 10 minutes par jour. Après quelques mois, les résultats seraient bluffants. Le corps serait plus tonique et délesté de ses graisses. Le régime longue respiration serait particulièrement favorable à la sangle abdominale, qui retrouverait toute sa fermeté.

Postulat derrière le régime longue respiration

L’explication derrière l’effet amincissant du breath diet serait très simple : les graisses s’oxyderaient au contact d’un surplus d’oxygène, et seraient ainsi plus vite éliminées.  À l’inspiration, l’oxygène, amené par le sang, pénètre les cellules du corps, y compris les adipocytes. Ce surplus d’oxygène permettrait d’entraîner une combustion des graisses plus importante et une élimination des toxines, et favoriserait ainsi l’amaigrissement.

Les partisans du breath diet expliqueraient ce phénomène par une simple réaction chimique. La graisse se compose de molécules d’oxygène, de carbone et d’hydrogène.  Lorsque le surplus d’oxygène provoqué par une inhalation profonde atteint les adipocytes, il entraîne une transformation des molécules de graisse en dioxyde de carbone et en eau. Puis, en exhalant, le corps élimine l’excès et de CO2 et d’H2O via les organes émonctoires (en l’occurrence les poumons). Aussi, plus on respirerait, plus on « brûlerait » de la graisse.

Autres bienfaits de la respiration longue

La technique de Miki Ryosuke permettrait en outre de :

  • Accroître son métabolisme de base
  • Renforcer sa condition musculaire, et particulièrement celle de muscles trop peu utilisés (comme le transverse abdominal)
  • Relancer la circulation sanguine et lymphatique
  • Activer les différents organes – digestion, poumons, reins
  • Renouer avec ses capacités respiratoires maximales, partant du diaphragme, plutôt que de se contenter d’une respiration d’appoint, avec notre gorge et le haut du buste.

Que disent les études à propos des vertus amincissantes de la respiration ?

Aucune étude spécifique n’a été menée sur le régime longue respiration de Miki Ryosuke.

Néanmoins il existe une étude, citée par les adeptes du breath diet, conduite par l’Université de Hampton(1) sur 60 adolescents en surpoids. Elle visait à démontrer les bienfaits de la respiration profonde sur l’organisme, et plus particulièrement sur le poids.  La moitié des 60 adolescents a été soumise à des exercices de yoga et de pranayana (respiration abdominale profonde) pendant 40 minutes, 4 fois par semaine, sans restriction alimentaire. L’autre moitié a simplement vaqué à ses occupations quotidiennes. À l’issue de 12 semaines de pratique, il a été constaté que l’IMC du groupe « yoga et respiration » a diminué de 5,7%, là où l’autre groupe a pris du poids.  Au demeurant, il serait nécessaire de corroborer ses résultats avec  d’autres méta-analyses pour conclure sur le bien-fondé de la méthode respiration pour perdre du poids.

Néanmoins d’autres études attestent des bénéfices de la pratique régulière du yoga (pranayama et asana) :

  • En 2004, des chercheurs ont constaté que les pratiques yogiques pouvaient, au bout de 3 mois, améliorer les capacités cardio-respiratoires et la pression artérielle(2)
  • En 2003, une étude a montré que la pratique du yoga permettait de réduire la détérioration des fonctions cardiovasculaires chez des sujets de plus de 40 ans(3)

On constate donc qu’une respiration profonde, à défaut de faire maigrir, pourrait déjà permettre d’améliorer ses capacités respiratoires et cardiaques.

Les limites du breath diet

Certains médecins, face à l’engouement autour du régime longue respiration, ont décidé de rappeler quelques précautions. En effet, selon certains spécialistes, les personnes souffrant d’asthme ou de problèmes cardiaques devraient s’abstenir de pratiquer la respiration longue, sous risque de provoquer une hyperventilation, des vertiges et perte de connaissance et des palpitations cardiaques. Aussi, avant toute pratique, il serait conseillé de consulter. Par ailleurs, certains professionnels de santé rappellent que la perte de poids, à défaut de se faire en respirant, passe avant tout par une bonne hygiène alimentaire et la pratique d’une activité physique et sportive régulière.

Références

(1) 2006, Shetty, Effect of Pranayama and Yoga on Obesity in Children

(2) 2004, Harihath et al., Effects of Hatha yoga and Omkar meditation on cardiorespiratory performance, psychologic profile, and melatonin secretion

(3) 2003, Bharshakar et al, Effect of yoga on cardiovascular system in subjects above 40 years

 

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