Royaume-Uni : le combat contre le sucre continue - CalculerSonIMC
Études Santé & Maladies

Royaume-Uni : le combat contre le sucre continue

Google + Pinterest LinkedIn Tumblr

Au Royaume-Uni, le Département de la Santé continue son combat contre le sucre

Un document publié ce mois par la Public Health England (PHE), un organisme indépendant sous la tutelle du Département de la Santé, fait état de nouvelles recommandations vis à vis de la consommation de sucre des citoyens.

Royaume-Uni : le combat contre le sucre continue
(La consommation de sucre reste excessive au Royaume-Uni. Des préconisations sont faites pour continuer les campagnes en place et prendre de nouvelles mesures)

Au Royaume-Uni, de nombreuses actions sont déjà menées pour limiter les excès dans la consommation du sucre.

Toutefois, le rapport de la PHE indique que la consommation de sucre de la population est encore loin de respecter les différentes recommandations en matière de santé. Ces excès sont néfastes pour la santé et la PHE s’est donc penchée sur différentes actions qui pourraient être menées au Royaume-Uni en 2015, afin de poursuivre le combat contre ces excès.

Le rapport, rendu public, servira en effet de point d’appui afin d’aiguiller au mieux le gouvernement et le NHS (National Health Service, équivalent de notre Ministère de la Santé en France).

Royaume-Uni : l’état de la consommation de sucre

Au Royaume-Uni, la population consomme plus de sucres que ce que voudraient les recommandations actuelles. Ces recommandations actuelles (qui datent de 1991, définies à l’époque par le Committee on Medical Aspects of Food), indiquent que le sucre ne devrait pas excéder 10% des apports en énergie. Cela équivaut en moyenne à 11-14 cuillères à café de sucre.

Cette consommation excessive à des conséquences directes en matière d’obésité et de surpoids. Au Royaume-Uni c’est plus de 2/3 des adultes qui ont un excès de poids. Le rapport indique que l’ensemble des maladies dues à l’obésité coûte près de 11 milliards de livres sterling chaque année (soit 13,7 milliards d’euros).

Pour la tranche des 11-18 ans, la consommation de sucre représente en moyenne 15,4% des apports en énergie. C’est trop et pour cette tranche d’âge cela s’explique en partie par une consommation excessive de sodas (qui représentent en moyenne 30% des apports en sucre), de bonbons (13% des apports en sucre) et des jus de fruit (10% des apports en sucre). Pour les autres tranches d’âges, la consommation en sucre varie de 11,2% à 14,7%.

Chez les adultes le sucre est aussi présent dans les boissons alcoolisées (représentant 10% des apports en sucre en moyenne).

Plans et recommandations de la PHE

Le rapport de la PHE est relativement complet (32 pages) au sujet de la problématique du sucre.

Les recommandations à l’issue du rapport sont variées, certaines constituent une poursuite de ce qui est déjà en place dans le pays :

  • Lancer une nouvelle campagne « 5 a day » qui est en fait similaire à notre campagne française « 5 fruits et légumes par jour » (ce genre de campagne existe déjà au Royaume-Uni, mais le rapport indique qu’un renouvellement est nécessaire).
  • Remettre à jour la campagne « Change4Life ». Cette campagne propose de faire certains remplacements, dans sa vie, afin de l’améliorer. Un changement peut suffire et avoir de forts impacts. Par exemple la campagne préconise de remplacer sa consommation de boissons sucrées par de l’eau : un changement vraiment impactant sur la santé. En Janvier 2014, la promotion de cette campagne avait été très forte (publicité dans de nombreux médias, etc.) et avait permis de réaliser une baisse de 8,6% des achats de sodas sucrés (en comparaison avec Janvier 2013).

D’autres sont des actions nouvelles ou des pistes qui pourraient être explorées :

  • Lancer immédiatement une campagne de nouveaux messages informatifs (de manière digitale ainsi qu’à la radio) spécifiquement basées sur la réduction de la consommation de sucre.
  • Mieux réguler les messages publicitaires à destination des produits sucrés. Les messages publicitaires peuvent en effet orienter les consommateurs vers des habitudes alimentaires malsaines.
  • Mieux réguler les promotions au sein des magasins, ainsi que les différents packages associées. Ce genre de promotion pouvant, comme les messages publicitaires, aiguiller trop facilement les consommateurs vers un excès de sucrex.
  • Mieux régulier les tailles des portions des aliments sucrés. A l’image, par exemple, des sodas géant dans les salles de cinéma (taille « supersizing » indique le rapport) ou encore de certains bonbons.
  • Explorer les leviers fiscaux. Il pourrait s’agit d’une « taxe-sucre » comme certains pays l’ont déjà envisagé.

Ces listes ne sont pas exhaustives, le rapport évoquant de nombreuses recommandations plus ou moins importantes.

Pourquoi réduire sa consommation de sucre est important ?

Le rapport précise qu’il existe 2 raisons fondamentales qui devraient pousser à réduire sa consommation de sucre.

  • L’obésité, le sucre représentant, en effet, un apport calorique important. Des calories qui, quand elles ne sont pas éliminées, sont une cause de surpoids.
  • La santé bucco-dentaire. Moins couramment évoquée lorsque l’on parle d’excès de sucre, l’étude rappelle pourtant que le sucre est à l’origine de problèmes de dents. 1/3 des personnes âgées de 50 ans, au Royaume-Uni, ont des dents qui se décomposent.

Le Royaume-Uni mène des actions à toutes les échelles afin de réduire les excès. Le gouvernement avait par exemple réussi à faire en sorte que Coca-Cola réduise de 30% le nombre de calories dans la fameuse boisson « Sprite ». Les leviers déjà en place à l’heure actuelle au Royaume-Uni sont à des niveaux variés :

  • International. A l’image par exemple de quotas existant dans l’UE afin de garantir un prix du sucre élevé.
  • National. La campagne « Change4Life » étant un bon exemple. Tout comme la campagne « 5 a day » (5 fruits et légumes par jour)
  • Local. Des hopitaux se mettent aux normes GBSF en ce qui concerne la restauration collective.
  • Industriel. Mars par exemple a accepté de limiter ses barres de chocolat à 250 calories dans le pays. L’exemple du Sprite (lire ci-dessous) s’inscrit aussi dans cette volonté de modifier les produits des industriels.

Ce rapport de la PHE ne laisse donc aucun doute sur l’avenir des recommandations qui seront faites au gouvernement : la lutte contre les excès de sucre doit continuer, voire s’amplifier.

Laisser un commentaire