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Tout savoir sur la mésothérapie

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Selon une étude de 2019, 71% des Français avouent avoir eu recours au moins une fois à une pratique de médecine douce(1). Ainsi la naturopathie, l’homéopathie, les Fleurs de Bach ou l’acupuncture se sont peu à peu installées comme des alternatives fiables à l’allopathie pour apaiser les petits maux du quotidien. Qu’en est-il de la mésothérapie ? En quoi consiste exactement cette technique médicale ? Que soigne-t-elle et surtout, est-elle efficace et sans risques ? Petit aperçu.

Qu’est-ce que la mésothérapie ?

La mésothérapie (parfois appelée mésopécie, mésolift, mésodrain ou mésodissolution) est une technique médicale créée en 1952 par le médecin français Michel Pistor. Ce dernier résumait cette thérapie par une expression : « Peu, rarement et au bon endroit ». Et effectivement, elle décrit bien cette méthode de soin, la Société Française de Mésothérapie (SFM) la définissant comme « des injections locales de médicaments de la pharmacopée française, faites à travers la peau, très superficielles et peu douloureuses »(1)

En réalité ces injections peuvent être :

  • intra-épidermiques – au niveau de l’épiderme, donc superficielles ;
  • intradermiques superficielles – au niveau de la paroi supérieure du derme, la seconde couche de la peau ;
  • intradermiques profondes.

Les injections se réalisent soit manuellement, avec des aiguilles de longueur variable selon leur profondeur (de 4 à 13 mm maximum), soit à l’aide d’un injecteur électronique (technique assistée). Le matériel utilisé doit être stérile et à usage unique.

Les produits injectés sont en principe utilisés en médecine générale et disponibles en pharmacie. Le volume de produit injecté est généralement infime, la discipline préconisant des injections multiples mais en très faible quantité.

La mésothérapie est-elle de l’acupuncture ?

Souvent, elle est décrite comme telle. Mais il s’agit pourtant de faire une distinction : l’acupuncture consiste à stimuler des points d’acupuncture, situés  sur des méridiens (canaux énergétiques traversant le corps), avec des aiguilles, mais sans injecter le moindre produit.

Elle est aussi confondue avec l’infiltration. Là encore, subtile différence : l’infiltration consiste à injecter un médicament, principalement un antalgique (antidouleur), au niveau d’une articulation ou de l’insertion des tendons, c’est-à-dire plus profondément qu’en mésothérapie.

Quand avoir recourt à la mésothérapie ?

mésothérapie-pathologies

  • rhumatologie, pour traiter les douleurs d’arthrose (cervicale, lombaire, articulations telles que le genou, la hanche, l’épaule ou le poignet), les tendinopathies, les névralgies ou les lombalgies, le syndrome du canal carpien… ;
  • médecine du sport, pour soigner les petits maux des sportifs, typiquement les entorses, élongations, tendinites, contractures, claquages, périostites, déchirures musculaires… ;
  • médecine vasculaire, en traitement d’appoint des douleurs liées à l’insuffisance veineuse, mais aussi des migraines, céphalées et acouphènes ;
  • médecine esthétique, notamment en prévention et traitement du vieillissement cutané (comblement des rides), en amincissement, en traitement de l’alopécie, des cicatrices ou de la cellulite ;
  • dans le cadre d’autres affections, notamment les vertiges, la colopathie fonctionnelle ou les infections ORL récidivantes.

Quelles substances sont injectées lors d’une séance de mésothérapie ?

Les médicaments injectés lors de séances de mésothérapie sont le plus souvent des anti-inflammatoires non stéroïdiens, antalgiques, décontracturants, vasodilatateurs, solutions homéopathiques, mélanges de vitamines et de minéraux. À préciser aussi que l’injection de cortisone ou de produits à base de cortisone est totalement proscrite.

Les molécules les plus souvent injectées sont la lidocaïne, la procaïne, la raubasine, le silicium, le piroxicam, la calcitonine, l’étamsylate ou le thiocolchicoside.

Qui peut faire appel à la mésothérapie ?

Selon la SFM, la mésothérapie s’adresse à tous, applicable de la naissance à la fin de vie. Il n’existe quasiment aucune contre-indication : les enfants, les personnes présentant une maladie grave ou chronique et les personnes âgées peuvent en bénéficier. Les traitements médicamenteux en cours, notamment les antidiabétiques, les antihypertenseurs et les antibiotiques ne représentent pas une contre-indication, mais doivent être signalé au praticien avant toute injection. Dans tous les cas, il est préférable de demander un avis médical avant d’y avoir recours.

À noter que le premier trimestre de grossesse est une période contre-indiquée aux soins de mésothérapie. Autre cas : celui de l’allergie. Le mésothérapeute doit procéder à un interrogatoire et à des tests des produits de mésothérapie, précautions incontournable en cas de suspicion d’un patient allergique à l’une des substances injectables.

Comment se déroule une séance de mésothérapie ?

mésothérapie-séance

Pendant la séance :

  • la peau doit être présentée nue, sans pommade, hydratant corporel ou maquillage ;
  • il est conseillé d’éviter le port de vêtements serrés et d’accessoires pouvant faire garrot (ceinture, bottes comprimantes) ;
  • les femmes doivent signaler au praticien si elles ont leurs règles au moment de la séance ;
  • en cas de maladie, il est nécessaire de faire part au mésothérapeute de la nature de son traitement.

En aval de la séance :

  • il est conseillé d’éviter le contact avec la poussière ;
  • les massages doivent être évité pendant les 24h suivant la séance ;
  • le contact prolongé avec l’eau (bain, baignade en piscine ou à la mer, sauna ou hammam) doit être évité pendant les 24h suivant la séance ;
  • l’exposition solaire est déconseillée pendant les 48h suivant la séance ;
  • le port de vêtements ou accessoires trop serrés, surtout au contact direct des zones traitées, doit être évité pendant quelques jours ;
  • il est aussi déconseillé d’appliquer quoi que ce soit sur les zones injectées (pommade, crème, lait, maquillage) pendant au moins 48h.

Quels sont les risques de la mésothérapie ?

Les principaux risques de la mésothérapie sont de deux ordres : le risque d’infection bactérienne et le risque allergique.

Le premier dépend bien évidemment des conditions d’hygiène, tant du matériel que des locaux. Il faut dire que dès lors qu’il existe une effraction cutanée (ce qui est le cas dans le cas d’une injection), le risque d’infection ou de surinfection est présent. C’est la raison pour laquelle le mésothérapeute est soumis à des obligations réglementaires et déontologiques très strictes, tant dans l’exercice de sa discipline que dans le maintien de sa propre hygiène, celle de son cabinet, de son matériel ou du traitement des déchets médicaux.

Le second dépend du sérieux du protocole mis en place par le praticien avant la séance de mésothérapie. Ainsi il doit tout mettre en œuvre pour détecter un potentiel allergique chez son patient, tant par un interrogatoire scrupuleux que par d’éventuels tests allergiques.

À préciser que la mésothérapie a recours à des substances qui, prise une à une, bénéficient toutes d’une autorisation de mise sur le marché par la Haute Autorité de Santé. Par contre, le mésothérapeute réalise lui-même ses mélanges, si bien qu’il est difficile d’estimer l’efficacité ou l’innocuité desdits mélanges. Aucune étude de grande ampleur à ce jour ne met en évidence clairement le rapport bénéfice/risque de la pratique. Il faut dire que la mésothérapie est une thérapeutique française est qu’elle est peu pratiquée dans le reste du monde…

Quel est le coût d’une séance de mésothérapie ?

mésothérapie-coût

Il dépend essentiellement de la visée du traitement. Ainsi :

  • une séance dans le cadre du traitement de la douleur coûte en moyenne entre 45 et 75€, dépendant principalement du thérapeute, du type d’injection et du nombre d’injections ;
  • la mésothérapie dans le cadre esthétique peut coûter plus cher mais là encore, tout dépend des soins prodigués. On peut néanmoins donner une fourchette de prix de l’ordre de 100 à 200€ pour une séance d’injections anti-âge ou de 70 à 100€ pour une séance de traitement anti-cellulite (mais plusieurs séances sont requises pour obtenir des résultats).

Quid de la prise en charge par l’Assurance Maladie ? La pratique fait partie de la classification des actes médicaux par cette autorité. Le remboursement est soumis à une double condition : si elle est réalisée lors d’une consultation par un médecin conventionné et à visée thérapeutique, elle est remboursée à hauteur de 70% sur la base du tarif conventionné (25%). Par contre, si le praticien est de secteur 2 (fixation libre de ses honoraires), le dépassement n’est pas pris en charge par la Sécurité Sociale.

Enfin, certaines mutuelles peuvent proposer un remboursement partiel ou total, à condition bien sûr que le traitement en mésothérapie soit à portée thérapeutique et non esthétique.

Références

      (1)    Observatoire des parcours de soins des Français – Thème 3 : Les Français et les médecines douces
(2)    SOCIETE FRANCAISE DE MESOTHERAPIE  

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