Comprendre l'obésité afin de mieux la combattre

Plus de six cents millions de personnes adultes sont touchées par l’obésité.

(Comprendre l’obésité afin de mieux la combattre)

Ce nombre a doublé depuis les années 80 et le mot d' »épidémie » est dorénavant lâché. Nous sommes nombreux à ne pas toujours comprendre comment nous en sommes arrivés à ce stade et cela, au niveau planétaire. Les études et recherches des scientifiques nous apportent quelques pistes de réflexion et, peut-être, des solutions afin de lutter contre ce fléau. Pour eux, les causes seraient principalement génétiques et environnementales.

Le facteur génétique

Les recherches expérimentales mettent l’accent sur l’expression de certains gènes par des phénomènes épigénétiques dans la prise de poids et la régulation du cholestérol. La dernière en date, menée par les scientifiques de l’INRA ⁽¹⁾, du CNRS, de l’institut Pasteur, de l’INSERM et de l’Université de Cambridge, révèle que la protéine BAHD1 participe à ces mécanismes en rendant certains gènes peu actifs voire même totalement inopérants. En fait, cette protéine arrive à compacter certaines régions implantées dans les chromosomes.

Forts de cette découverte, les chercheurs pensent qu’avec l’ablation du gène BAHD1, la graisse corporelle et la cholestérolémie pourraient baisser de façon significative. D’ailleurs des expériences en laboratoire ont pu démontrer que l’ablation du gène BAHD1 diminue le taux de cholestérol et la quantité de graisse chez le rongeur tout en provoquant, chez le fœtus, une réduction de son poids ainsi qu’un mauvais fonctionnement du placenta. De surcroît, BAHD1 agit avec d’autres protéines pour provoquer des variations dans l’activité des gènes, ce qui engendre des modifications chimiques de l’ADN. Même le récepteur aux oestrogènes, ces hormones sexuelles qui influencent le poids, est touché.

Les scientifiques ont pu démontrer que ces mécanismes (dits mécanismes épigénétiques) agissent, à divers stade de la vie, sur le stockage ou sur la consommation d’énergie dans tout l’organisme. Cela ouvre la voie à des thérapies novatrices dans la lutte contre le surpoids, les maladies cardio-vasculaires et le diabète.

Mais, les facteurs intrinsèques à la personne ne sont pas les seuls à faciliter la survenue du surpoids. Il existe des contingences extérieures.

Les causes environnementales et sociales

Au nombres de trois, elles sont celles sur lesquelles nous pouvons agir.

L’environnement agroalimentaire englobe l’agriculture, la transformation des aliments ainsi que leurs distribution, le packaging, la restauration, les cantines scolaires. Cet environnement dénonce des prix trop bas pour les aliments trop énergétiques, la commercialisation de portions individuelles de plus en plus conséquentes, la chute des repas ingérés à la maison avec une recrudescence de ceux pris « sur le pouce », une augmentation des aliments industriellement transformés.
L’environnement dit bâti comprend l’aménagement des parc, du territoire, des piste cyclables ainsi que l’accès aux transports, le code du bâtiment et de l’espace urbain, sans oublier l’architecture. Ces divers aménagements améliorent, certes, le bâti mais les nouvelles technologies perturbent l’environnement physique. Cela se traduit par une chute vertigineuse de la dépense physique et calorique au quotidien. La prise de poids s’en trouve donc facilitée.
L’environnement socio-culturel s’est, lui aussi, fortement modifié depuis ces 20 dernières années. Ce secteur inclut la mode, la publicité et la communication, le rapport au corps ainsi que celui lié à la famille et au travail. Ces domaines sont fluides et en perpétuel changement dans la relation entretenue avec son corps, son image et leurs représentativités.

Si nous ne pouvons rien à notre génétique, il est évident que nous pouvons lutter contre les forces vives environnementales. Les solutions consistent, chacune à son niveau de conscience et de possibilité, à créer des circonstances facilitatrices pour combattre ce fléau mondial qu’est l’obésité liée au diabète et aux maladies cardio-vasculaires.