Le 9 mai dernier, la ministre du développement durable, Ségolène Royal, s’est rendue auprès de magasins ayant supprimé l’usage du bisphénol A (BPA) dans leurs contenants alimentaires, ou encore dans leurs tickets de caisse, afin de promouvoir ces initiatives industrielles propices à la santé humaine et à l’environnement.
Cette incitation de la ministre à limiter le plus rapidement possible l’exposition des populations et de l’environnement à cette substance fait suite au lancement depuis peu de la stratégie nationale contre des perturbateurs endocriniens (en date du 29 avril 2014).
(Le bisphénol A sera prochainement interdit dans les contenants alimentaires ainsi que les tickets de caisse)
En effet, la communauté scientifique s’inquiète de plus en plus des impacts des polluants chimiques, parmi lesquels le fameux bisphénol A, sur la santé humaine, puisqu’ils sont considérés comme perturbateurs endocriniens (PE).
Les ‘PE’, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des molécules polluantes qui vont modifier la production, ou l’action des hormones dans l’organisme. Rappelons que les hormones sont des messagers circulant dans le corps, et sont produites par des glandes dites « endocrines » telles que le pancréas, la thyroïde, les testicules chez l’homme ou les ovaires chez la femme… Ces messagers servent de « système de communication » entre les organes.
Parmi les effets indésirables des perturbateurs endocriniens, nous retrouvons des troubles de la fertilité (en particulier chez les hommes), des cancers, mais aussi le développement de l’obésité ou du diabète. Alors qu’on connaît l’explosion de ces deux maladies chroniques au cours de ces dix dernières années (l’obésité a pratiquement doublé en dix ans), et combien les mesures de santé publique nous sont rabâchées au sujet de l’équilibre alimentaire, la question de la responsabilité des polluants chimiques sur ces épidémies non contagieuses commence à se poser sérieusement.
Des mesures annoncées
Dans les mesures annoncées par la ministre, nous pouvons noter la confirmation de l’interdiction de bisphénol A dans tous les matériaux en contact avec les aliments à partir du 1er janvier 2015. A noter qu’en plus de cette confirmation, vient s’ajouter l’interdiction du bisphénol A dans les tickets de caisse (qui elle, est nouvelle).
La France semble être force de proposition sur le sujet : c’est à son initiative qu’une directive européenne avait interdit l’usage des BPA dans la fabrication des biberons en juin 2010.
Pour aider les consommateurs que nous sommes à y voir plus clair, Ségolène Royal a également proposé la création d’un label « sans bisphénol », afin que les industriels ayant fourni cet effort puissent être reconnus dans leurs actions.
Enfin une dernière bonne nouvelle pour les parents, la ministre souhaite accélérer la substitution du bisphénol contenu dans les jouets mis en vente sur le marché français… Des études tendent à prouver que les enfants sont plus exposés aux risques des perturbateurs endocriniens, alors quand il s’agit de biberons, d’emballages et de contenants alimentaires pour enfants de moins de 3 ans, ou de jouets… la sécurité passe avant tout !
Sources et références
(1) http://www.developpement-durable.gouv.fr/Segolene-Royal-confirme-l,39271.html
(2) NALBONE G., CICOLLELA A., LAOT-CABON S., Perturbateurs endocriniens et maladies métaboliques : un défi majeur en santé publique, Santé Publique, 2013-1, Vol 25, pages 45-49.
(3) http://www.anses.fr/fr/content/perturbateurs-endocriniens-1
(4) http://www.em-consulte.com/article/195060
1 Commentaire
Le bisphénol A (BPA) est présent dans de nombreux produits d’usage courant (emballages alimentaires, papiers thermiques, matériel médical, peinture, adhésifs…). Il s’agit d’un des constituants des plastiques rigides tels que le polycarbonate. La manipulation répétée de papiers thermiques conduit à des situations potentiellement à risques, pour les caissières par exemple.