Le documentaire que les industries alimentaires dénoncent

Nous ne devons plus ignorer que l’industrie alimentaire entretient une dépendance au sucre chez le consommateur. Depuis bientôt 30 ans, elle est la responsable majeure de l’épidémie d’obésité qui s’étend outre atlantique et arrive en force en Europe.

(Partie de l’affiche du film Fed Up qui dénonce l’excès de sucres aux États-Unis)

Le film « Fed Up »

Dans certains pays, pas moins de 30 % des personnes se retrouvent obèses ou en surpoids. Ce week-end, le documentaire « Fed Up » est sorti dans les salles nord-américaines mais l’industrie alimentaire le reçusse avec perte et fracas. Conçu en début d’année dans l’Utah par Stéphanie Soechtig, ce documentaire d’une heure trente, dénonce les industriels alimentaires. Pour la réalisatrice, ceux-ci cultivent, auprès de la population américaine, la dépendance aux aliments sucrés. Pourtant, et c’est cela même qui est la cause du fléau mondial, l’obésité ne cesse de progresser d’année en année. Ce film, présenté au festival de Sundance, met en exergue l’action chimique des aliments transformés qui agissent, sur les consommateurs, comme une substance addictive en les transformant en drogués.

Une réalité paradoxale à la source de la polémique

Le paradoxe repose sur le fait que les américains se sont mis à faire plus de sport qu’auparavant. Malgré cette hausse d’activité physique, l’obésité aux États-Unis reste toujours aussi préoccupante. De plus, ils consomment une nourriture plus light mais en fait, peu d’entre eux se sentent mieux. Ces 90 minutes de film, où la réalisatrice dénonce ces faits, font la guerre au sucre. Les industries alimentaires ne l’entendent pas de cette oreille.

Dans le film, on visualise des enfants qui ne parviennent pas à perdre de poids malgré une hygiène alimentaire saine et une activité physique régulière. On constate qu’ils vivent entourés par une nourriture riche en sucre ajouté. A l’école de la pizza et des hot-dogs sont servis au déjeuner. Ce documentaire dénonce ce qui existait en 2006 mais plus en 2012 : les établissements scolaires proposaient des produits frais, alors que 6 ans après, c’était du fast-food.

Ce que les industriels réfutent

Aux Etats-Unis, encore plus qu’en France, la politiques de santé publique menée pour la lutte contre l’obésité se révèle être un échec. En fait, le film démontre que ce sont les autorités qui se sont trompées de cible. Et que ce n’est pas le manque d’exercice qui est à discriminer mais le sucre. Ce phénomène est si important que la ligne de fracture est atteinte. Pour autant, c’est l’argent qui est le problème. Et l’industrie alimentaire le sait bien ! Sous cette influence, se trouvent directement les hommes politiques. C’est pourquoi, la réalisatrice compte sur l’impact de ce documentaire. Elle espère que le message passera et sera entendu afin que les personnes s’impliquent, changent certains de leurs comportements et que les parents, qui ont un rôle éducatif en la matière, remplissent leur rôle.

La campagne « Let’s move » de Michelle Obama

Grâce à Mme Obama, certains hommes politiques mettent au pied du mur les industriels en leur demandant de réduire les taux de sucre dans les préparations culinaires. Pour autant, les marques telles que Pepsi, Coca Cola ou Pizza Hut sont toujours aussi présentes dans les établissements scolaires. Et même si de multiples politiciens se monopolisent afin de faire bouger les choses, les intérêts financiers sont tels que le pouvoir de l’argent reste le plus fort.

Stéphanie Soechtig part du principe que les choses peuvent changer. Pour elle, si l’industrie alimentaire ne modifie rien à l’état d’esprit commercial, il sera indispensable de ne plus acheter leurs produits. Quant aux hommes politiques, le mieux, est de voter pour ceux qui souhaitent améliorer la vie. Mais en existe t-il aux États-Unis ?