Aux États-Unis les individus pratiquent de plus en plus d’activités physiques, d’une manière très générale. Et pourtant, ce phénomène grandissant n’aide pas le pays à réduire son taux d’obésité, qui est particulièrement élevé (selon la FAO, l’Organisation des Nations-Unis pour l’Alimentation, et les données de l’année 2008, l’obésité atteint près d’une personne sur trois).
C’est hier, mercredi, que le journal en « Population Health Metrics » a publié des informations sur le fait que près de deux-tiers des citoyens, y compris les plus précaires en matière de santé, et aussi bien hommes que femmes, sont devenus de plus en plus actifs sur les dix dernières années; ce qui est une excellente chose.
Il est indiqué, dans ce rapport, que les femmes ont fait plus de progrès que les hommes en matière d’efforts pour augmenter leur activité physique. En Californie, par exemple, seulement 50,7% des femmes pratiquaient une activité physique hebdomadaire convenable en 2001. En 2011, dix ans plus tard, ce chiffre s’est élevé à 59,2%. Pour les hommes, ce chiffre est passé de 59,4% en 2001 à 61,3% en 2011, une augmentation moindre donc.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces chiffres ne correspondent pas à une baisse de l’obésité dans le pays. C’est la conclusion des chercheurs de l’Université de Washington qui sont à l’origine de cette étude : « augmenter seulement l’activité physique a un impact très minimum sur les phénomènes de l’obésité« .
Toujours en Californie, le taux d’obésité a augmenté entre 2001 et 2009. Le taux au niveau national a lui aussi grimpé, même si des études récentes suggère que le niveau pourrait se stabiliser, voire même baisser.
Christopher JL Murray, qui a mené ces recherches apporte des précisions extrêmement intéressantes, il dit lui-même : « Il y a eu beaucoup de progrès d’un point de vue de l’activité physique. Mais nous devons probablement faire mieux. Il y a sans cesse plus de calories dans notre environnement; et il s’agit d’autant de calories qu’il faut éliminer via l’effort physique« .
Sa conclusion est donc sans appel : la malbouffe, et nos rapports avec la nourriture, font qu’il est impératif d’augmenter son activité physique en conséquence. Beaucoup d’experts, dans le domaine de la Santé, sont d’accord sur le fait que l’exercice physique aide à combattre l’obésité, mais que la seule façon durable de perdre du poids est de modifier durablement ses habitudes alimentaires et son rapport à la nourriture. Le problème réside dans le fait que notre environnement est en évolution, tout comme nos habitudes alimentaires ainsi que nos modes de vie : le surplus d’efforts physiques, d’une manière générale, devrait être en concordance avec nos nouveaux modes de vie, ce qui n’est pas le cas actuellement. Augmenter son activité physique est donc une excellente chose, mais il faut veiller à que les calories ingurgités soient bien en concordance avec les calories qui sont consommés par le corps (lors d’activité physique, notamment).
Robert Lustig, un neuroendocrinologue a un avis d’ailleurs bien tranché, il dit : « Aucune étude, nulle part, dans le monde, ne prouve que l’exercice physique implique une perte de poids« . Il dit d’ailleurs qu’une alimentation moindre réduit l’envie de faire de l’exercice physique.
A la Maison Blanche, ce mercredi, Michelle OBAMA a cité ce rapport, indiquant qu’il est clair que des habitudes alimentaires moins riches en calories est la seule véritable alternative face à l’obésité. Elle a d’ailleurs ajouté « cela semble évident, mais nous continuons de résister à l’évidence« .
La recherche a été financé par l’État de Washington.
Image extraite de l’étude
Nous avons extraite une image de l’étude afin que vous puissiez vous faire une idée de l’évolution de l’activité physique aux Etats-Unis.
Il s’agit d’un schéma où l’âge est standardisé, et qui indique, par région, le pourcentage d’individus (hommes et femmes sont séparés), qui ont une activité physique considérée comme « suffisante« . La population est une population adulte d’âge au moins égal à 20. Les données sont pour l’année 2001, 2009 et 2011.
Vous pouvez cliquer sur l’image pour la consulter en plus grande taille.
Source
« Population Health Metric » : Prevalence of physical activity and obesity in US counties, 2001–2011: a road map for action
http://www.pophealthmetrics.com/content/11/1/7/abstract
