Chirurgie de l'obésité : un risque de suicide plus important ? - CalculerSonIMC
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Chirurgie de l’obésité : un risque de suicide plus important ?

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En France, ce sont plus de 50 000 interventions bariatriques qui ont lieu chaque année. Le chiffre est en constante progression depuis plus de six ans. Ces méthodes invasives ne révèlent que maintenant certains de leurs effets délétères. Des scientifiques ont pu démontré que les personnes obèses opérées de chirurgie bariatrique ont tendance, pour la moitié d’entre elles, à éprouver des idées suicidaires deux à trois ans après l’intervention. Pour autant, celles-ci étaient déjà dépressives avant l’intervention.

Chirurgie de l'obésité : un risque de suicide plus important ?
(Chirurgie de l’obésité : un risque de suicide plus important ?)

Les trois techniques de chirurgie bariatrique existantes

La chirurgie de l’obésité modifie l’anatomie du système digestif et son fonctionnement. En fonction de la méthode choisie, la quantité d’aliments absorbés est plus ou moins réduite.
L’anneau gastrique est positionné en haut de l’estomac pour le réduire à une petite poche. Les aliments sont ralentis et le sujet éprouve une rapide sensation de satiété.

La gastrectomie consiste à ôter les 2/3 de l’estomac, tout en supprimant une partie des cellules qui stimulent l’appétit. Les aliments arrivent rapidement dans l’intestin puisque l’estomac est réduit à un simple tube vertical.

Le bypass, lui aussi, diminue la taille de l’estomac ainsi que l’assimilation des nutriments qui vont directement dans l’intestin grêle. Cela affecte le niveau hormonal ainsi que celui des neurotransmissions qui régulent l’appétit et l’humeur.

Pour en apprendre davantage sur la chirurgie de l’obésité, n’hésitez pas à consulter notre dossier dédié

Un bien triste constat

D’après une nouvelle étude (1) parue dans une revue médicale américaine JAMA Surgery, des chercheurs ont suivi pendant six années près de 9 000 patients qui ont bénéficié d’une chirurgie bariatrique entre les années 2006 et 2011. Les scientifiques ont démontré que des tentatives de suicide pouvaient avoir lieu deux à trois ans après l’intervention pour la moitié d’entre eux.

Dans les deux à trois ans après l’intervention, les personnes obèses qui ont déjà tenté de se suicider peuvent, à nouveau, y penser. C’est ce que démontre cette étude ! « Un suivi au long cours semble réellement indispensable » d’après les scientifiques canadiens.

Les conduites à tenir après une intervention bariatrique

Il ne faut pas se conforter dans l’idée que l’opération est juste « un mauvais moment à passer » et qu’après « l’avenir sera rose ». Comme pour toutes interventions, un suivi doit s’instaurer avec le médecin traitant car les complications sont multiples (maux de cœur, vomissements, déprimes, régurgitations …). C’est pourquoi les habitudes alimentaires doivent être modifiées profondément. Certains opérés remplacent les aliments par de l’alcool, d’autres vont manger peu mais toujours aussi mal. Ainsi, le chocolat, les sucreries sont consommés en moindre quantité mais servent d’unique repas. Les prises alimentaires sont parfois complètement déséquilibrées. Les spécialistes recommandent d’assurer un suivi post opératoire qui soit sérieux et pérenne afin que la fragilité des personnes opérées ne soit pas démultipliée.

Des chiffres à prendre avec recul

Lorsque l’on sait que la dépression est une maladie qui a des taux de rechute de l’ordre de 50 %, il faut prendre cette étude avec davantage de prudence. Selon l’INSERM (2) l’épisode dépressif, même si cela est assez rare, peut se résorber dans les six à douze mois qui suivent. Pour autant, dans 50 à 80% des cas, une récidive intervient moins de cinq ans après le premier épisode. Plus la dépression est sévère, plus les récidives sont nombreuses. La solitude, l’obésité le stress … rien à l’affaire.

Dans le cas de personnes obèses qui ont déjà un profil dépressif, elles doivent prendre en compte ces données. Pour elles, la prise en charge post-opératoire se doit d’être rigoureuse et davantage soutenue dans les trois ans qui suivent l’opération afin que cela n’entraîne qu’un minimum de conséquences psychologiques traumatisantes.

Sources et références

(1) Amir A. Bariatric Surgery—More Than Just an Operation. JAMA Surgery. DOI:10.1001/jamasurg.2015.3396
(2) http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/bibliothq/sallelec/Itindeprimes/ItinDeprimTraject.html

1 Commentaire

  1. j ai été opérée en sept 2014 à l époque je pesais 108kg j ai perdu 50kg je suis passée de la taille 54 à la taille 38 c’est très difficile à assumer j ai 64 ans mon visage est devenu tout ridé mes cuisses mon ventre mes bras n’en parlons pas c’est une catastrophe

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