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Études Obésité

L’intestin grêle joue un grand rôle dans l’obésité

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Des relations entre obésité, et résistance des tissus tels que les tissus adipeux, musculaires, pancréatiques ou encore hépatiques ont été observées dans de nombreuses études sur le sujet. Mais jusque-là, l’étude du système digestif était un peu compliquée bien que l’INSERM par exemple ait déjà réalisé un court-métrage sur le lien entre la flore intestinal et l’obésité (voir notre article correspondant).

Récemment une équipe de chercheurs a réussi à trouver un rapport précis entre notre intestin grêle et l’obésité.


L’intestin grêle joue un grand rôle dans l’obésité
(L’intestin grêle joue un grand rôle dans l’obésité)

L’étude

L’étude est française. Elle a été dirigée par le Professeur BROT-LAROCHE et le Professeur CLEMENT. Plus précisément, cette recherche a été menée par 2 équipes, les équipes d’Edith Brot-Laroche et d’Armelle Leturque au Centre de recherche des Cordeliers et de Karine Clément à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière. Les résultats ont été publiés en juin 2015 dans la revue internationale Cell Metabolism (1). Cette étude a consisté à étudier le rapport entre nitre intestin grêle et la survenue du diabète et d’une obésité. Pour cela, ils ont récolté un morceau de l’intestin de 185 obèses devant bénéficier d’une chirurgie bariatrique, et ayant bien voulu autoriser ce prélèvement, ainsi que 33 autres personnes de poids normal, ayant pu bénéficier d’une biopsie du grêle pour une raison ou pour une autre.

Les résultats

Les résultats sont étonnants. En effet, il a été constaté un triplement de la surface de l’intestin grêle (composé de multiples replis microscopiques) en présence d’un diabète sévère. Les conséquences de ce triplement de surface sont un apport trop important de nutriments venant de l’intestin, engendrant une obésité.

Il a également été constaté que l’obésité sévère engendrait une perturbation des défenses immunitaires de l’intestin grêle. Ceci ayant donc comme conséquence une auto-aggravation de l’obésité. Les cellules de l’immunité (globules blancs) sont beaucoup plus nombreuses dans l’intestin grêle des personnes obèses que dans l’intestin d’une personne de poids normal. « L’activation des cellules immunitaires logées à côté des cellules responsables de la capture des nutriments ne détruit pas la muqueuse intestinale mais en modifie le fonctionnement. » expliquent les Professeurs BROT-LAROCHE et CLEMENT.

Cette étude permettrait, dans le futur, de prévenir un peu plus l’obésité, ouvrant la voie à des thérapeutiques non invasives permettant de réduire l’inflammation de l’intestin. D’autres études sont également en cours sur des souris, notamment pour évaluer l’influence de la prise d’anti-inflammatoire sur la réduction des dommages métaboliques liés à l’obésité. Les souris réagissent bien à ces tests, mais il est rappelé que les anti-inflammatoires, chez l’homme, sont aussi source d’agression pour le tube digestif.

Sources et références

(1) Milena Monteiro-Sepulveda. Jejunal T Cell Inflammation in Human Obesity Correlates with Decreased Enterocyte Insulin Signaling. Cell Metabolism. doi:10.1016/j.cmet.2015.05.020

(2) http://www.calculersonimc.fr/articles/534-les-chasseurs-cueilleurs-ont-une-flore-intestinale-insolite

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