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Études Obésité

Obésité et image de soi chez les femmes

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L’obésité est souvent synonyme de dépression… Certains auteurs se sont interrogés sur l’ordre des choses : est-ce le syndrome dépressif qui engendre une surconsommation alimentaire, induisant le surpoids, ou bien est-ce au contraire l’obésité qui va provoquer l’état dépressif… ?

La souffrance psychique

Au milieu de ces considérations, c’est bien la souffrance psychique qu’il faut garder à l’esprit. Premier constat : ce surpoids est moins bien toléré chez les femmes que chez les hommes. Second constat : les pays riches acceptent moins bien l’obésité que les pays en développement.

Notre culture contemporaine crée une conception de la « beauté physique » qui privilégie la minceur, cela est largement relayé par les médias. Cette idée de la beauté positionne la plupart des femmes en dehors des normes par rapport à ce « référent absolu ».  En Afrique, cependant, les femmes obèses ne semblent pas autant insatisfaites de leur image corporelle. Dans certains pays, l’obésité est même un signe de réussite sociale, et n’a donc pas le même impact émotionnel pour ces personnes.

Dans nos contrées, la souffrance psychique est liée, entre autres, à la perception de notre corps au travers du regard des autres, et à ce que cela génère en nous : culpabilité et honte notamment. Dans certains cas, on voit apparaître des comportements d’isolement et d’évitement : la personne reste chez elle afin de ne pas être confrontée aux attitudes de rejet et de disgrâce de la société (définition de la stigmatisation selon W. Cahnman).

Or l’identité d’une personne n’est pas, objectivement, son anatomie. Mais, sous la pression sociale, nous pouvons nous voir réduits à notre seule enveloppe corporelle. Cette aliénation de l’être conduit à la perte de l’estime de soi. Dépossédée d’une féminité qui nous est propre, les sentiments se bousculent et peuvent nous entrainer dans une spirale : la dépression.

Le paradoxe

Cette spirale amène les femmes à vivre un paradoxe : elles sont d’un côté désireuses de se libérer de ces carcans réducteurs dictant la valeur d’une personne à son seul aspect physique,  et d’un autre côté elles rêvent de s’y conformer pour être « acceptées » par la société. Résultat, les études ont démontré que, bien que conscientes des causes de leur souffrance, elles ne trouvent pas la motivation nécessaire pour entamer de processus de perte de poids.

L’acceptation des codes édictés par la société entraine, chez d’autres femmes, des comportements extrêmes de soumission à ces dictats (anorexie, dépendance à la chirurgie esthétique, les régimes à la mode…). Tout aussi délétères pour le corps et moralement éprouvants, ces comportements ont des conséquences dramatiques pour la santé des personnes.

Pour le moment, aucun protocole ne semble avoir été uniformément reconnu pour accompagner ces femmes dans la reconquête d’elles-mêmes, mais il semble incontournable de traiter le psychisme avant même de traiter le physique.

Sources

(1) « Obésité et troubles psychopathologiques », C Berdah, Annales médico-psychologiques, revue psychiatrique, vol 168, Issue 3, avril 2010, p 184-190.

(2) http://www.erudit.org/revue/rf/2010/v23/n2/04566ar.pdf

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