Les études ne cessent de démontrer que souffrir d’obésité à l’adolescence entrainent des risques de contracter d’autres pathologies à l’âge adulte. Une de ces études, publiée dans la revue Gut (1) en Mai 2015, démontrerait que les adolescents souffrant de diabète ont 2 fois plus de risque de souffrir d’un cancer de l’intestin en atteignant la cinquantaine.
(Obésité chez l’ado : augmentation du risque de cancer de l’intestin à 50 ans)
L’étude
Cette étude a été menée sur 240000 suédois âgés de 16 et 20 ans entre 1969 et 1976 alors qu’ils effectuaient leur service militaire. 5% d’entre eux étaient en surpoids à cette époque, dont 1% souffrait d’obésité.
L’étude a été dirigée par Elisabeth KANTOR travaillant à la Harvard School of Public Health à Boston (États-Unis). Elle démontre que durant les 35 années suivant le début des recherches, sur les 240 000 suédois étudiés, 885 d’entre eux ont développé un cancer colorectal, 501 un cancer du côlon, et 384 un cancer du rectum. Parmi eux, les personnes ayant souffert d’obésité dans l’adolescence étaient plus de 2 fois plus nombreux à avoir souffert d’un cancer de l’intestin que ceux n’ayant pas souffert d’obésité.
Cette étude démontre également que les plus jeunes individus de l’époque qui avaient une VS (vitesse de sédimentation *) élevée avaient une augmentation du risque de développer un cancer. L’obésité est donc un facteur de risque vis à vis du cancer de l’intestin, ainsi que la vitesse de sédimentation. Les chercheurs ont tout de même précisé que les résultats de cette étude sont à peaufiner, et que d’autres examens seraient nécessaires avant d’affirmer totalement ces liens. Le lien entre obésité et cancer avait déjà été fait dans d’autres études plus anciennes, mais le lien entre vitesse de sédimentation et cancer avait été moins étudié.
Ces recherches nous rappelle incontestablement que l’obésité doit être prise au sérieux dès l’enfance, car cette pathologie n’est pas anodine et associée à d’autres facteurs de risque, entraine d’autres pathologies à l’âge adulte comme les maladies cardiovasculaires, une hypertension par exemple, ou un cancer.
Pour rappel et/ou information
Rappelons que le cancer colorectal est le second cancer le plus fréquent, on l’appelle aussi le cancer de l’intestin. Le dépistage de cette maladie est recommandé à partir de l’âge de 50 ans et doit se faire en moyenne tous les 2 ans. C’est un examen simple qui permet, plus il est fait tôt, une meilleure prise en charge de la maladie.
Sources et références
* Vitesse de sédimentation : La vitesse de sédimentation (VS), également appelée réaction de Biernacki, est une mesure non spécifique de l’inflammation, utilisée fréquemment comme test médical. Cette valeur permet de surveiller les phénomènes inflammatoires. En effet, cette valeur est normalement plus haute chez les personnes qui ont un syndrome inflammatoire. La valeur se mesure, après avoir placé du sang au sein d’un tube, en analysant la vitesse à laquelle les globules rouges tombent au fond du tube (d’où la dénomination vitesse de sédimentation).
(1) Elizabeth D Kantor. Adolescent body mass index and erythrocyte sedimentation rate in relation to colorectal cancer risk. Gut. DOI:10.1136/gutjnl-2014-309007
