Santé, obésité & mesures d'austérité : la réaction des chirurgiens britanniques - CalculerSonIMC
Obésité

Santé, obésité & mesures d’austérité : la réaction des chirurgiens britanniques

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Le gouvernement de coalition britannique, en cette période de ralentissement économique, a entrepris une large réforme de son système de santé public, le National Health System (NHS), qui avait déjà connu un vaste remaniement durant les années Blair.
Des mesures d’austérité vont en effet être prises dans les mois à venir, afin de réduire les dépenses de certaines branches les plus coûteuses. Parmi ces dernières, on trouve sans grande surprise celle du traitement de l’obésité aiguë. D’après les calculs du ministère de la santé, plus de 56 millions de livres (environ 67 millions d’euros) pourraient être économisés rien que pour cette spécialité.

Tout a commencé en novembre, lorsque le secrétaire à la santé Jeremy Hunt a déclaré vouloir mener des enquêtes dans 19 hôpitaux afin de vérifier leur efficacité. Depuis, il s’est avérée que les personnes obèses de certaines régions s’étaient vu refuser des traitement d’obésité constituant des préalables à des opérations chirurgicales bariatriques. Il s’agit des interventions sur le volume de l’estomac, qui consistent à sectionner une partie de cet organe. Le Collège des chirurgiens a notamment regretté le caractère injuste de cette « discrimination par le code postal » (postcode lottery), dont le caractère est purement géographique.

Une inégalité entre les différentes régions…

Certains services ont arrêté d’être financés dès septembre, notamment en Combrie du Nord, alors que d’autres régions, telles que le Tyneside, seront subventionnées jusqu’en avril. D’après Richard Welbourn, président de la société britannique de l’obésité et de la chirurgie métabolique, cette approche reflète un manque de pragmatisme et une vision de l’économie réduite au court terme. La chirurgie bariatrique qu’il souhaite promouvoir, bien que coûteuse, permet des économies sur le long terme. Toujours d’après lui, seulement 1% des obèses nécessitant un tel traitement en bénéficient réellement.

Une partie du problème repose également dans une certaine confusion administrative, dans la mesure où l’on ignore qui des commissions de cliniques (en charge des traitements pré-opérations) ou des autorités locales doivent financer la prise en charge des obèses. Welbourn explique toutefois la baisse de 10% des opérations chirurgicales bariatriques entre avril 2012 et mars 2013 principalement par le « postcode lottery » évoqué précédemment. Cette baisse a lieu dans une période d’augmentation du taux d’obésité chez les jeunes anglais depuis au moins 6 ans, malgré le fait que la dernière étude de PHE Obesity K&L (organisme britannique de recherche sur l’obésité) ait publié le 11 Décembre 2013 des résultats encourageants en matière d’obésité dans les écoles anglaises (l’obésité aurait diminuée pour la première fois depuis que cette étude est en place).

D’après la chaîne télévisée Channel 4, moins de 25% des commissions de cliniques financent encore les traitements administrés aux obèses en Grande-Bretagne. En réponse, le département anglais du NHS a déclaré qu’il fallait éclaircir les questions de financement, notamment au niveau local, tout en étant conscient des variations qui affectaient ce service. Un groupe de travail a d’ailleurs été créé durant le second semestre de 2013, afin d’apporter des réponses claires aux mécontents, à commencer par les administrés et les chirurgiens spécialisés, privés d’une clientèle non-négligeable.

Sources

http://www.hsj.co.uk/news/commissioning/royal-college-condemns-obesity-surgery-stand-off/5066781.article
http://www.theguardian.com/society/2014/jan/06/obesity-nhs

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