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Études Obésité

L’obésité ? Une part de génétique mais pas que …

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Nous savons que les parents ont un rôle éducatif à jouer quant à la transmission, auprès de leurs descendants, des bonnes habitudes à acquérir. Aujourd’hui, nous apprenons, par le biais d’une étude scientifique, que le surpoids d’un père se transmet génétiquement à ses enfants.

Une question subsiste : cette information en est-elle une ?

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(L’obésité ? Une part de génétique mais pas que …)

Une expérience épigénétique

Le scientifique Romain Barrès de l’université de Copenhague et son équipe (1) sont les responsables d’essais et affirment que des changements epigénétique influent sur le patrimoine chromosomique de chacun d’entre nous. Pour eux, la possibilité que ces modifications soient transmises à la génération suivante est de plus en plus crédible.

Jusqu’à présent ces recherches s’orientaient davantage vers la mère, principalement lorsque celle-ci se retrouvait enceinte, mais, le trop plein de gras et de sucre paternel influent, bien plus qu’on ne le pense, sur le poids de ses futurs enfants.

Pour autant, les pages ContrePoint.org (2) affirment que cette histoire de gènes de l’obésité n’est qu’une quête de nouvelles sensationnelles dangereuses pour les personnes en surpoids. En effet, ces dernières arrivent à se persuader que tout cela n’est en aucun cas de leur faute. Ainsi, ces études scientifiques peuvent donner « bonne conscience » à ces individus sans s’essayer dans la recherche d’une hygiène de vie accompagnée d’une activité physique adaptée.

D’anciennes études

En effet, ces recherches épigénétiques ne datent pas d’hier. La difficulté rencontrée par les chercheurs réside dans la conception et la commercialisation d’un traitement adéquat à ces nouvelles données. Il faut savoir que l’obésité infantile d’origine génétique est d’à peine 0,01 % de la population mondiale soit une personne sur dix mille.

Ainsi, lorsque l’on sait que dans certains pays comme les USA ou l’Arabie Saoudite le pourcentage des obèses avoisine les 60%, force est de constater que ce sont davantage la malbouffe, l’excès de nourriture, le manque d’exercices ainsi qu’un dérèglement du métabolisme qui sont les facteurs principaux des kilos en trop, et non des considérations d’ordre génétique.

Ce dernier point est considérable dans la compréhension du surpoids : le trop plein de tissus adipeux dans l’organisme fait que celui-ci croit anarchiquement.

L’explication

En 2007 les biologistes de l’Université d’Oxford expérimentent l’existence d’un lien entre l’obésité et l’apparition du diabète II : c’est le gène FTO (FaT mass and Obesity) situé sur le chromosome 16, qui se retrouve altéré.

Les récents travaux d’août 2015, publiés dans le New England Journal of Medicine, mettent en exergue que cela se passe au niveau cellulaire. Le Docteur Manolis Kellis rappelle qu’il existe deux types de tissus adipeux : les bruns, qui contiennent des mitochondries, et des plus clairs dans lesquels on ne retrouve pas de ces usines productrices d’énergie. Le gène FTO modifie donc l’expression de quelques gènes majeurs, puisque ceux-ci interviennent aux stades précoces de la différenciation cellulaire, et c’est cette différentiation qui donne soit des adipolyses bruns soit blancs, inutiles, puisqu’ils provoquent le surpoids et l’obésité. Lorsque le FTO est défectueux, le métabolisme est perturbé, produit moins de chaleur et a pour conséquence de diminuer la consommation d’oxygène, de favoriser l’accumulation de graisses et l’augmentation des triglycérides.

Le tableau de l’obésité pathologique est donc bien celui-là : par le manque d’activité physique on se retrouve devant une baisse de la demande en oxygène cellulaire, une sensation de faim et une forte envie de sucre. La génétique n’est qu’une infime partie des mécanismes d’apparition du surpoids. C’est bien une hygiène personnelle physique, mentale, émotionnelle qui est la meilleure approche dans la lutte contre les kilos.

Sources et références

(1) Melina Claussnitzer. FTO Obesity Variant Circuitry and Adipocyte Browning in Humans. NEJM. DOI: 10.1056/NEJMoa1502214
(2) http://www.contrepoints.org/2015/08/22/218799-gene-de-lobesite-beaucoup-de-bruit-pour-rien

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