Que penser du jeûne séquentiel ? - CalculerSonIMC
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Que penser du jeûne séquentiel ?

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Les pratiques de jeûne sont vieilles comme le monde : on note les premières évocations de restriction alimentaire dès l’Antiquité. Mais aujourd’hui, le jeûne est envisagé sous un autre prisme : celui de la santé, du bien-être et de la minceur. Dernier rythme alimentaire à la mode, dont on n’a de cesse d’entendre parler : le jeûne séquentiel. Mais de quoi s’agit-il exactement, et a-t-il vraiment toutes les vertus qu’on lui prête ?

Qu’est-ce que le jeûne séquentiel ?

Ce nouveau nom cache en fait un type de jeûne qui existe depuis longtemps déjà : le jeûne à temps restreint. Le plus connu est le 16 :8, mais il est tout à fait possible d’adapter les durées et de pratiquer un jeûne 17 :7 ou 18 :6. Mais que ce cache derrière ces étranges chiffres ?

Quels sont les différents types de jeûne ?

Revenons à la base. Le jeûne traditionnel consiste à se priver totalement de nourriture et de simplement s’hydrater, pendant une période donnée. Il peut être court (de 12h à quelques jours) ou prolongé (à partir de 5 jours et jusqu’à plusieurs semaines). Traditionnellement il s’inscrit dans une pratique religieuse, une revendication politique (on parle alors de grève de la faim) ou dans une optique de santé.

C’est justement ce dernier point qui intéresse les scientifiques, car on aurait prêté au jeûne toutes sortes de vertus. Aussi l’on a vu apparaître, peu à peu, différentes variantes au jeûne traditionnel :

  • le régime 5 :2, qui consiste à jeûner ou manger très peu pendant deux jours (consécutifs ou non) par semaine et à adopter une alimentation normale les 5 jours suivant ;
  • le jeûne 1 jour sur 2, qui consiste à alterner jour quasi jeûné (on se contente de 25% des apports caloriques habituels) ou complètement jeûné et un jour « normal » ;
  • le régime OMAD (soit « One Meal A Day »), qui consiste à jeûner pendant 23h et à se nourrir l’heure restante – ce qui équivaut ni plus ni moins à ne faire qu’un gros repas par jour ;
  • le jeûne à temps restreint, qui consiste à jeûner une majeure partie de la journée et à ne manger que pendant une fenêtre de quelques heures.

Zoom sur le jeûne séquentiel

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Le jeûne séquentiel est du dernier type, et consiste à jeûner pendant une période de 12, 14 voire 16h, une fois par semaine.  On peut s’organiser comme on le souhaite :

  • dîner tôt, puis jeûner toute la nuit, se passer de petit-déjeuner et reprendre une alimentation « normale » lors du repas de midi ;
  • si l’on est du genre à ne pas pouvoir se passer du repas du matin, on peut renverser le rythme et arrêter de manger après le déjeuner, se passer de dîner, se coucher le ventre creux et reprendre l’alimentation le lendemain matin.

C’est là son unique différence avec le jeûne intermittent de type 16 :8, qui lui se pratique tous les jours.

Quels sont les bienfaits du jeûne séquentiel ?

L’avis des médecins qui le défendent

Certains médecins font du jeûne séquentiel leur nouvelle recommandation santé et minceur. C’est par exemple le cas du Dr Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, ou du Dr Didier Chos, spécialiste de la micronutrition et président fondateur de l’Institut Européen de Diététique et Micronutrition.

Le premier décrit le jeûne séquentiel comme un « élixir de jeunesse », permettant de booster son immunité, relancer la sécrétion d’hormone de croissance et réduire l’inflammation. Car selon lui, l’acte de manger n’est pas anodin et met le corps à rude épreuve : les organes digestifs, les hormones et les enzymes tournent à plein régime, ce qui fatiguerait l’organisme.

Le second défend le jeûne séquentiel comme l’alternative idéale à notre alimentation contemporaine, trop riche et trop fréquente. Réintroduire des périodes jeûnées et des repas légers pourrait allonger l’espérance de vie et maigrir. En effet, priver son corps d’apport glucidique sur une période d’au moins 15h permettrait de lancer la phase de lipolyse. En outre, ce type de rythme alimentaire serait idéal pour les personnes sujettes au syndrome métabolique ou en situation de pré-diabète, car il améliorerait la sensibilité à l’insuline.

L’avis des scientifiques

Le phénomène « jeûne séquentiel » (1 fois par semaine) est encore récent, si bien que la science de s’est pas encore penchée sur ce rythme alimentaire particulier. Par contre, il existe bon nombre de recherches au sujet du jeûne intermittent (à temps restreint). De nombreuses concluent sur les aspects positifs de ce type de jeûne :

  • sur des sujets en situation d’obésité et diabétiques de type 2, un jeûne intermittent court (de type 18 :6 ou 20 :4, pendant 2 semaines) aurait un impact positif sur le poids, l’IMC et la glycémie à jeun(1) ;
  • il pourrait également limiter le risque de développer des maladies cardiovasculaires et métaboliques, en réduisant la concentration sanguine de cholestérol et triglycérides, mais aussi de marqueurs d’inflammation comme la CRP et l’homocystéine(2) ;
  • s’abstenir de manger pendant plusieurs heures enclencherait la cétose (synthèse des corps cétoniques par le foie à des fins de production d’énergie, en cas de faible apport glucidique), qui elle-même pourrait augmenter la résistance à l’oxydation et la longévité, tout en réduisant le risque d’obésité ou de maladie grave (tel un cancer)(3).

Il semblerait donc que les dires des défenseurs du jeûne séquentiel soient corroborés par les dernières études sur le jeûne intermittent. Mais cette affirmation est encore à prendre avec des pincettes, puisque le jeûne séquentiel ne court que sur un seul jour par semaine. En un temps si bref, peut-il vraiment avoir des conséquences positives sur son poids et sa santé ?  

Y-a-t-il des restrictions alimentaires pendant un jeûne séquentiel ?

En principe, rien n’est réellement dit à ce sujet. Mais il est bien évident que si l’on se met au jeûne séquentiel, on le fait pour des questions de perte de poids et de meilleure santé. Aussi, lors de la période non-jeûnée, il est bien évident qu’il n’est pas conseillé de se goinfrer d’aliments gras ou sucrés.  Les repas doivent donc être équilibrés, suffisants sans être excessifs, et apporter à l’organisme tous nutriments dont il a besoin. Si l’on a peur d’avoir faim, on peut miser sur des aliments « intelligents », à densité calorique modérée mais très rassasiants :

  • les fibres des fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes ;
  • les protéines maigres, comme les œufs, la viande blanche et le poisson.

Pendant les périodes jeûnées, on peut (et doit) s’hydrater, mais seulement par des boissons sans charge calorique : de l’eau, du thé, ou des tisanes, sans lait ni sucre. Petit bémol sur le café, qui demande au foie un travail de métabolisation.

Références

(1)    2017, Arnason, Bowen, Mansell, Effects of intermittent fasting on health markers in those with type 2 diabetes: A pilot study

(2)    2019, Malinowski et al., Intermittent Fasting in Cardiovascular Disorders—An Overview

(3)    2019, Cabo, Mattson, Effects of Intermittent Fasting on Health, Aging, and Disease  

 

 

 

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