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La constipation entraîne-t-elle une prise de poids ?

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Selon un sondage réalisé en 2017(1), près d’un Français sur deux déclare souffrir d’un trouble digestif. Parmi les plus cités, les douleurs abdominales associées au météorisme abdominal (25%), suivies de près par les troubles du transit (22%), puis les ballonnements (13%) et les intolérances alimentaires (12%). Mais ces troubles intestinaux, et plus particulièrement la constipation, peuvent-ils entraîner une prise de poids ?

Qu’est-ce que le transit intestinal ?

C’est le processus de passage des aliments dans les voies intestinales.  Les aliments sont ingérés et passent dans l’estomac, qui procède à une partie de la digestion. Ensuite, la bouillie alimentaire (chyme) passe dans l’intestin grêle, où la digestion se poursuit grâce aux différents sucs digestifs. C’est aussi à cette étape que le corps extrait les nutriments dont il a besoin (rôle de la muqueuse intestinale). Puis, par contraction intestinale, les résidus du bol alimentaire passent dans le côlon et sont finalement expulsés via le rectum.

Quid de la constipation ?

Elle correspond à un ralentissement du transit intestinal. Les contractions intestinales sont trop faibles, si bien que les résidus stagnent dans le côlon. Ils se déshydratent et finissent par durcir. Leur expulsion est alors compliquée. Parfois ils fermentent, s’associe alors à la constipation des ballonnements. Le ventre est dur, gros et génère une sensation de lourdeur et un grand inconfort.

Les professionnels de santé, tout comme la Société Nationale Française de Colo-Proctologie, estiment que le transit intestinal est normal lorsque l’évacuation des selles se fait régulièrement, de 3 fois par jour à 3 fois par semaine. On parle de constipation en cas de :

  • troubles du rythme de la défécation – moins de 3 fois par semaine ;
  • sur une durée plus ou moins longue – constipation chronique si supérieure à 6 mois ;
  • fèces dures et difficiles à évacuer.

Quelles sont les causes de la constipation ?

constipation-causes

Il en existe plusieurs.

Tout d’abord, les femmes sont en général plus susceptibles d’être constipées que les hommes. En cause, les fluctuations hormonales qu’elles subissent tout au long de leur vie. Les hormones féminines ont un effet sur la décontraction des muscles, aussi le tonus intestinal s’en ressent. En outre l’utérus peut comprimer le côlon et ainsi, gêner la fluidité du transit.

Ensuite, d’autres facteurs peuvent rentrer en jeu :

  • le stress et la fatigue peuvent influer le bien-être intestinal, tant par leur impact sur les hormones que sur la « réaction » des cellules intestinales. Ne dit-on pas que le ventre est notre « deuxième cerveau » – auquel il est relié par le nerf vagal ;
  • les modifications du rythme de vie, comme les voyages et déplacements, les vacances ou un déménagement peuvent également avoir un impact sur les fonctions d’élimination ;
  • le manque d’hydratation joue un rôle prépondérant, car pour être expulsées sans mal, les fèces doivent être humides ;
  • l’alimentation joue bien entendu une grande part. Si elle est carencée en fibres alimentaires, solubles et insolubles (ce qui est le cas pour la majorité des Français), elle peut entraîner une constipation ;
  • la sédentarité, qui entraîne une perte du tonus intestinal ;
  • certains traitements médicamenteux peuvent aussi constiper. C’est le cas des antidépresseurs, des antihypertenseurs, des diurétiques, des antispasmodiques riches den fer, de la morphine et ses dérivés… ;
  • certaines maladies sont également impliquées. On pense bien sûr aux pathologies affectant directement le système digestif, comme le SII ou la colopathie fonctionnelle, mais également d’autres plus surprenantes, comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, le diabète ou l’hypothyroïdie.

La constipation influe-t-elle sur le poids ?

De facto, oui, mais pas comme on peut l’entendre.  Lorsqu’on est constipé, on constate en général sur sa balance un poids supérieur à son poids habituel. Toutefois ces kilos supplémentaires ne sont pas dus à un stockage adipeux, mais :

  • au poids des résidus alimentaires non expulsés et accumulés dans le côlon ;
  • aux gaz provoqués par une fermentation des selles non éliminées ;
  • à la probable inflammation du gros intestin ;
  • à une possible rétention d’eau consécutive à la constipation ;
  • à une accumulation de toxines stagnant dans l’intestin.

À cela s’ajoute la sensation d’inconfort abdominal : le ventre est induré, douloureux, lourd et gonflé, si bien que l’on se retrouve engoncé dans ses vêtements et qu’on a l’impression d’avoir grossi.

Bonne nouvelle : on retrouve généralement son poids de forme après être allé aux toilettes. L’organisme élimine alors l’intégralité des déchets qui entravait son bon fonctionnement.

À l’inverse, le poids a-t-il une influence sur le transit ?

La réponse est également positive. Sans faire de généralités abusives, les études ont observé une prévalence de la constipation chez les individus en situation de surpoids ou d’obésité, tant adultes(2) qu’enfants(3). Elle s’explique entre autres par les facteurs favorisants chez cette population :

  • la prise de médicaments pour traiter les troubles liés à l’obésité (hypertension artérielle, cholestérol, diabète) ;
  • le tabagisme (actuel ou passé) ;
  • l’alimentation, souvent pauvre en fibres.

On observe en outre chez les sujets un faible tonus intestinal, ce qui aggrave les risques de constipation. Enfin, il pourrait y avoir un lien entre la qualité du microbiote intestinal, l’obésité et la motilité des intestins(4).  Les personnes obèses ont bien souvent d’une flore intestinale pauvre en bactéries. Cette faiblesse pourrait jouer directement sur la capacité des intestins à se contracter pour provoquer la défécation. Une diète appropriée, riches en fibres, prébiotiques et probiotiques, pourrait non seulement régler le problème de constipation, mais également entraîner une perte de poids.

Références

(1)    2017, IFOP, Troubles digestifs : quand faut-il consulter ?  

(2)    2021, Aparecida Silveira et al., Prevalence of constipation in adults with obesity class II and III and associated factors  

(3)    2004, Fishman et al., Increased prevalence of constipation and fecal soiling in a population of obese children  

(4)    2019, Fayfman et al., Obesity, Motility, Diet, and Intestinal Microbiota—Connecting the Dots  

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