Avec la sortie d’un nouveau livre sur la nutrition (1), les articles et commentaires fussent sur la toile. Force est de constater que depuis quelques jours, manger gras devient un phénomène « tendance ». Certes, cela est paradoxal ; aussi il est utile de faire la part des choses entre ce qui caractérise le bon et le mauvais gras. A l’instar du cholestérol organique les sources lipidiques du saumon, de la charcuterie ou des noix de cajou n’ont pas les mêmes propriétés et valeurs pour notre santé.
(Le gras et la perte de poids, ce qu’il faut savoir)
De l’utilité des lipides
Avant l’avènement du sacro saint ordinateur, les graisses étaient indispensables à l’état de santé. Le travail quotidien était physique et épuisant. Le corps avait besoin d’une énergie longue à consommer par les muscles. Avec ses 9 kilocalories pour 1gr de lipides, les produits gras étaient plébiscités. Ces constituants essentiels répondaient parfaitement aux besoins des ouvriers d’antan. La lipolyse (ou dégradation des lipides) est la source d’énergie musculaire qui permet des efforts prolongés de plusieurs heures alors que la glycogénolyse aérobie n’excède pas 90 minutes.
Consommer des lipides, quels qu’ils soient, n’est utile que lorsque l’organisme est amené à se dépenser et à combattre le froid. Rien ne sert d’en surconsommer pour passer des heures devant son poste de télévision. Depuis une vingtaine d’années, une lutte contre les produits gras s’engage. C’est l’apologie de la minceur, aujourd’hui même rejetée par le député Olivier Véran qui s’attaque à l’image véhiculée par l’anorexie.
Les lipides sont accusés de tous les maux. Pour autant, les oméga-3 et les oméga-6 (n-3 et n6-) ont pour rôle principal de calmer les réactions inflammatoires. Ils sont indispensables à notre bon fonctionnement. Ces acides gras se retrouvent principalement dans les poissons gras, les oléagineux comme les amandes et les noix, les graines, les huiles de lin, de colza.
Ce que disent les auteurs du livre
D’après Zana Morris et Helen Foster, un manque d’oméga-3 serait un facteur de surpoids voire même un frein au processus d’amincissement. Pour elles, les graisses saturées ne s’éliminent que si elles sont « infiltrées » par les acides gras polyinsaturés que sont les oméga-3. Ce processus est bénéfique pour la silhouette en améliorant la fonte des graisses, en freinant leur stockage avec un meilleur taux de « bon cholestérol ».
De plus, le manque d’oméga-3 favorise l’hypertension, la formation de caillots sanguins, l’augmentation des triglycérides dans le sang. Ainsi, les graisses seraient métabolisées plus lentement, en stagnant davantage dans la circulation sanguine, avant d’être stockées dans le tissu adipeux.
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Quelques recommandations nutritionnelles
Pour ceux et celles qui hésiteraient devant ces recommandations, utiliser le bons sens reste de mise. Si ne pas manger suffisamment gras est préjudiciable à l’état de santé, il faut privilégier les acides gras essentiels que sont les n-3 et n-6. Nos cellules ont besoin d’eux pour bien fonctionner, la peau aussi afin d’être mieux hydratée, la vision, le cerveau, la mémoire et l’humeur également. Et tout cela en plus d’apaiser l’inflammation de nos tissus.
Ainsi, le choix de nos lipides est donc essentiel. D’après une étude publiée dans le « British Journal of Nutrition » (2) les oméga-3 contenus dans les produits marins (DHA) procurent plus de bénéfiques sur la santé que ceux d’origine végétale (ALA ou acide linolénique).
Quant aux autorités sanitaires, elles réajustent la part représentée par les lipides à 40% de l’apport énergétique total (contre 30 à 35% auparavant) tout en préconisant la consommation des acides gras essentiels.
Sources et références
(1) « Mincir en mangeant gras » de Zana Morris et Helen Foster.
(2) Molecular Nutrition. Chronic dietary intake of α-linolenic acid does not replicate the effects of DHA on passive properties of entorhinal cortex neurons. http://dx.doi.org/10.1017/S0007114511004089.
