À qui en douterait encore, il est un fait évident : l’éducation que les parents donnent à leurs enfants est déterminante dans la conceptualisation de leur propre image et aussi de leur poids. Deux spécialistes de l’École d’Économie de Paris ont étudié une évidente relation entre d’une part, le niveau d’éducation des parents et d’autre part, le surpoids de leurs enfants.
(Surpoids : l’éducation des parents joue un rôle majeur)
Une étude pas si étonnante que ça
D’après les données statistiques, en France, ce sont 1/6eme des enfants de moins de 17 ans qui sont en surpoids ou en état d’obésité. Les sources sont issues d’une enquête de santé menée par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et de la protection sociale) et l’IRDES (Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé) qui, à partir d’un panel de quarante mille enfants, mettent à jour la relation entre le milieu social et le surpoids.
Deux économistes, Bénédicte Apouey et Pierre-Yves Geoffard, se sont penchés sur le niveau d’éducation des enfants au sein de leur famille. Ces données recueillies sont significatives : les parents qui ont un niveau d’étude supérieur au baccalauréat éduquent leurs enfants, de moins de 17 ans, dans la prise de conscience en matière de gestion des kilos superflus. Ces enfants ont un risque inférieur à 7% d’être en état d’obésité une fois adulte. Cet écart est variable selon l’âge.
En fait, l’inégalité croit davantage jusqu’à l’âge de 8 ans. Avant cette période le risque de se retrouver en état de surpoids est inférieur à 9,5 % pour les jeunes individus dont la mère à un niveau d’éducation plus pointu. Ce risque décroît par la suite puisque à l’âge de 17 ans le risque chute à un peu plus de 1 point.
Ces données scientifiques sont donc surprenantes puisque l’effet protecteur du statut socio-économique a tendance à se réduire au fur et à mesure que les enfants deviennent plus grands et cela dès l’âge de huit ans.
Quelques explications
Les deux économistes à l’origine de cette étude émettent deux explications rationnelles à cette baisse des inégalités sociales et des conséquences que cela a sur l’obésité au-delà des huit ans.
- Pour eux, c’est vers cette période que les jeunes individus commencent à se détacher du giron familial et à subir, de façon moins direct, l’influence des parents.
- De plus, l’activité physique qui prend une part plus importante dans la vie des pré-adolescents, permet à ces derniers de satisfaire leur trop plein d’énergie et à s’affirmer par le biais de l’acquisition de leur schéma corporel.
Force est de constater que l’environnement joue donc un rôle essentiel dans le développement mental, psychologique, émotionnel et physique du pré-pubère.
Pour autant c’est bien l’éducation qui reste le facteur essentiel de l’acquisition au mieux-être.
C’est pourquoi cette étude est essentielle pour tout un chacun. Le gouvernement aurait ainsi tout intérêt à s’appuyer sur ces statistiques plutôt que de vouloir, à tout prix, imposer aux français diverses taxations sur les sodas, le chocolat et autres produits néfastes pour la santé ; taxes que les consommateurs ni ne comprennent, ni n’acceptent.
La prévention reste le nerf de la guerre car elle est plus efficace que la répression dans le ressenti du citoyen face aux mesures qui punissent son comportement. Et puisque l’éducation est de la responsabilité de la famille, des parents mais également du système scolaire, on est en droit de se poser la question si l’école n’a pas abandonné quelques préceptes de base, comme les règles d’hygiène de vie, qui semblent être de leur ressort.
Sources et références
(1) Apouey, Benedicte H. and Geoffard, Pierre-Yves, Parents’ Education and Child Body Weight in France: The Trajectory of the Gradient in the Early Years. PSE Working Papers n 2015-36. 2015.
