Du 21 Mars jusqu’au 27 Mars 2016 s’est déroulé, comme chaque année, un événement organisé par l’Association Française d’Urologie : « la semaine de la continence » (1). Ce salon met l’accent sur l’incontinence, une pathologie tabou qui concerne, tout de même, 2 millions de français. Cette année c’est le lien entre l’obésité et l’incontinence qui a été choisi par l’association.
(Incontinence & Surpoids : Semaine de la continence 2016)
En effet, le surpoids peut aggraver une incontinence ainsi qu’être la cause de celle-ci. La bonne nouvelle c’est que, à l’inverse, perdre du poids permet de réduire les effets de l’incontinence. Il n’est donc pas trop tard pour lutter contre ce qui est souvent vécu comme une situation inexorable par de nombreuses personnes obèses.
Un constat alarmant
L’obésité concerne un nombre croissant d’individus. Il en résulte une augmentation parallèle des troubles de la miction et de la défécation. Il faut savoir que les femmes en surpoids souffrent trois fois plus d’incontinence anale et cinq fois plus d’incontinence urinaire. Certes, ces pathologies sont bien prises en charge mais le surpoids reste un facteur aggravant.
L’efficacité d’un traitement va surtout dépendre d’une perte de poids préalable de la personne obèse et ainsi, perdre 10% de son poids réduit de moitié la fréquence des fuites.
Les scientifiques estiment qu’un surplus de poids corporel engendre une pression plus importante sur le plancher pelvien. C’est cet excès de pression répercuté sur les organes pelviens qui conduit à de nombreux troubles tels que l’incontinence urinaire ou anale, des troubles sexuels ainsi que des descentes d’organes.
De plus, le surpoids est source de sédentarité. La personne obèse réduit spontanément son activité physique. Les muscles sont affaiblis ainsi que les sphincters. C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue : un début d’incontinence handicape le quotidien de l’individu qui souffre de surpoids et celui-ci diminue, d’autant plus, l’envie de faire un sport, même le plus modéré.
Un spot a aussi été diffusé sur YouTube en abordant le sujet de manière assez ludique :
Quelques exercices
Dans l’idéal, pour perdre du poids grâce à l’activité sportive, il faut y aller progressivement. Ainsi, dans un premier temps, monter quelques marches d’escalier avec un rythme soutenu ou bien marcher entre 20 et 30 minutes par jour, sont autant de gestes simples et efficaces pour perdre ses kilos installés.
Nager est aussi une bonne pratique physique car le support de l’eau rend les exercices plus faciles et plus agréables à exécuter.
Par contre, il vaut mieux éviter le jogging. Celui-ci sera mis en place lorsque quelques kilos seront perdus. En effet, les articulations sont bien plus fragiles en cas d’obésité. Et comme il faut écouter ses ressentis et ses sensations, et que la douleur se fait vite ressentir dans le cas d’un excès d’effort, personne ne sera plus concerné que vous-même dans la perte de son poids.
Enfin, pour éviter l’incontinence urinaire, perdre du poids est une bonne initiative mais elle n’est pas suffisante. Il est tout aussi important de renforcer son périnée.
Pour obtenir un plancher pelvien ferme et tonique, rien de mieux que la pratique de la gymnastique hypopressive et le renforcement des muscles qui entourent le vagin et l’anus. Pour cela il suffit, de contracter les muscles circulaires localisés dans ces zones. Serrer ses orifices demande, dans un premier temps, une concentration mentale : imaginez un objet inséré dans vos orifices que vous cherchez à serrer de plus en plus fort. Ces pratiques permettront de prendre conscience de son schéma corporel périnéal.
Pour que l’incontinence ne soit pas inéluctable pour la personne en surpoids, de multiples solutions existent. Et si vous avez besoin d’en parler, vous pouvez prendre contact avec l’Association Française d’Urologie sur leur site internet (1).
