Un pacemaker "anti-faim" pour lutter contre l'obésité ? - CalculerSonIMC
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Un pacemaker « anti-faim » pour lutter contre l’obésité ?

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Jusqu’à présent, pour lutter contre l’obésité, seuls les régimes, séjours en établissements spécialisés et interventions chirurgicales étaient proposés. Pour Charles-Henri Malbert, directeur de la recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), ces indications, parfois invasives, ne seraient plus les seules alternatives dans la lutte contre l’obésité morbide. En effet, d’ici peu, un pacemaker va être proposé aux personnes qui souffrent de pathologies directement liées à la « mal bouffe ». Et si les essais sont concluants, cet objet devrait même supplanter les techniques jugées trop invasives existantes.

Un pacemaker "anti-faim" pour lutter contre l'obésité ?
(Un pacemaker « anti-faim », relié au cerveau, pour lutter contre l’obésité ?)

Surpoids et obésité en cause

C’est parce que l’obésité sévère entraîne des complications associées telles que le diabète de type II, des risques cardio-vasculaires, une hypertension artérielle, des cancers colorectaux, etc. qu’il est impératif de sensibiliser les personnes obèses à perdre leurs kilos excédentaires. En effet, ce n’est pas qu’une question d’esthétique : le surpoids fait le lit des maladies dites de civilisation, celles qui sont liées à notre mode de vie occidental : une alimentation trop riche, une sédentarité accrue, un manque d’activité physique au quotidien, du surmenage et du stress, une pollution environnementale qui dérègle les organismes sont autant de sources néfastes au maintien de la santé.

Jusqu’à présent les solutions proposées en matière de chirurgie étaient radicales : anneau gastrique, sleeve gastrectomie ou le by-pass. Force est de constater que toutes ces interventions sont lourdes et complexes, nous en avons déjà fait plusieurs articles.

Un dispositif anti obésité prometteur

C’est aussi pour contre carrer ces techniques, devenues quelque fois non adaptées, que la mise en place peu invasive d’un pacemaker est à l’étude au sein de l’INRA. Les effets secondaires sont connus mais sont peu nombreux : le contenu digestif peut se répandre dans l’abdomen, des gênes stomacales risquent de survenir après les repas ou encore des troubles de l’absorption des minéraux et des vitamines peuvent être constatés par la suite par le corps médical.

Les personnes en surpoids vont, grâce à ce petit boitier, pouvoir régulariser leur système digestif de façon physiologique par l’intermédiaire d’une action sur le nerf vague. Le cerveau va mieux réagir à la sensation de satiété et l’estomac sera à même de libérer l’hormone ghréline qui normalise l’utilisation du sucre par les muscles. Ces rétablissements une fois effectués vont permettre à l’organisme d’être plus sensible à l’insuline. Et c’est là où tout va se jouer puisque c’est la chute de cette dernière hormone qui est un facteur déterminant dans l’apparition du diabète de type II.

Ce pacemaker serait donc la solution parfaite à la prévention voire à la lutte contre l’obésité morbide ?

Quelques contraintes cependant…

Ce pacemaker anti-obésité va permettre au cerveau de fournir les bonnes indications au système digestif. Les signaux non adaptés vont disparaitre. Ce boîtier placé sous la peau émet des impulsions électriques destinées à limiter la sensation de faim. La stimulation du nerf X (ou nerf vague) a permis aux cobayes choisis de perdre 25 % de poids corporel et cela sans effet secondaire. Chez l’homme il faudra tout d’abord que la communauté européenne de santé autorise la mise en service du dispositif avec l’appellation « CE » sur l’appareil puis, la technique sera éprouvée par les hôpitaux parisiens.

Bien sûr, les personnes qui préfèrent opter pour des solutions chirurgicales plus radicales pourront toujours choisir ces techniques mais, dans les années à venir, il y a fort à parier que le boitier anti surpoids remporte tous les suffrages.

Affaire à suivre donc…

Sources et références

Article publié dans Paris Match, version en ligne du 14 Mars 2017 à 01h11 par Sabine de La Brosse (chef du service santé de Paris Match).

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