Tout savoir sur les opérations pour maigrir - CalculerSonIMC
Obésité

Tout savoir sur les opérations pour maigrir

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On compte, chaque année en France, 50 000 actes chirurgicaux destinés à l’amaigrissement. Depuis une quinzaine d’année, la chirurgie de l’obésité ne cesse d’accroître sa popularité – le nombre d’interventions a triplé pendant cette période, et ne cesse d’augmenter. Il faut dire que la France n’échappe pas au fléau de l’obésité. Un Français sur deux est en situation de surpoids, tandis que 16% de la population est obèse. La chirurgie bariatrique est-elle la solution pour maigrir ? Quels sont les types d’opérations pratiqués aujourd’hui ? Quelle est l’efficacité d’une intervention, à long terme ? Autant de questions auxquelles nous avons tenté de répondre.

À qui s’adresse la chirurgie bariatrique ?

Les opérations chirurgicales dédiées à la perte de poids s’adressent essentiellement aux personnes en situation d’obésité. Elles ne sont pas adaptées aux personnes qui n’ont que quelques kilos à perdre. Pour y prétendre, l’IMC doit être supérieur à 35. Par ailleurs, une intervention chirurgicale ne peut avoir lieu que si toutes les tentatives de perte de poids se sont soldées par des échecs (régimes, suivi d’un nutritionniste, rééducation à l’alimentation, thérapie, pratique sportive…). 

Une opération implique donc plusieurs entretiens avec le corps médical, qui estimera, à sa seule discrétion, de la nécessité d’opérer. Par ailleurs, une chirurgie bariatrique demande au patient un investissement personnel important, autant avant qu’après l’intervention. En effet l’opération n’est pas anodine et entraîne des conséquences sur l’organisme. Le patient doit mettre en place des mesures hygiéno-diététiques en adéquation avec la finalité de l’opération : rééquilibrage alimentaire, arrêt des compulsions alimentaires et pratique d’une activité physique, sous peine de reprendre le poids perdu.

Les modes d’action d’une chirurgie de l’obésité

Il existe deux types de techniques employées en chirurgie bariatrique : les techniques restrictives, qui visent à diminuer la taille de l’estomac pour entraîner une modification des prises alimentaires (taille, nature, fréquence), et les techniques mixtes, restrictives et malabsorptives, qui consistent à réduire la taille de l’estomac et amoindrir l’assimilation des aliments par l’organisme. Les ressorts employés pour encourager la perte de poids sont :

  • Le ralentissement du passage des aliments dans l’estomac
  • L’effet sur la faim, avec l’abaissement du taux de ghréline (l’hormone de la faim)
  • L’effet sur la satiété, qui intervient plus rapidement
  • Le dumping syndrome : l’ingestion d’aliments sucrés entraîne une sensation de malaise avec écœurement, nausées, accélération du pouls
  • La réduction des prises alimentaires et une mastication plus importante, sous peine de régurgitation

Quelles sont les opérations pratiquées aujourd’hui ?

La sleeve gastrectomie

Plus communément appelée sleeve, c’est l’opération de chirurgie bariatrique la plus pratiquée aujourd’hui en France, en matière de perte de poids. Elle s’adresse  aux personnes ayant un IMC compris entre 35 et 40 (obésité sévère) avec des complications liées à l’obésité, ainsi qu’aux patients avec un IMC supérieur à 40 (obésité massive). Elle consiste à réduire l’absorption alimentaire quotidienne par l’ablation d’une partie de l’estomac (environ les 2/3). Les aliments, pris en petites quantités, seront plus rapidement digérés. L’appétit du patient est de facto réduit et la perte de poids systématique. La perte moyenne d’excès de poids en un an est d’environ 60%. L’opération dure environ 1 à 2h et exige une hospitalisation de quelques jours. Les complications opératoires sont rares. La sleeve, au demeurant, n’est pas sans effets : elle peut causer au patient un reflux gastro-œsophagien, des sensations de lourdeur, des carences vitaminiques, une constipation.

La gastroplastie 

La gastroplastie, ou pause d’anneau gastrique, est une opération réversible. Comme la sleeve, il s’agit d’une technique de chirurgie restrictive. Elle consiste à modifier la physiologie de l’estomac, par la pose d’un anneau en silicone chirurgical autour de la partie supérieure de l’estomac, pour le séparer en deux poches, comme un sablier. L’anneau, qui est gonflable, reste ajustable en permanence. Ceci permet à l’équipe soignante de contrôler la perte de poids en post-opératoire.  Après la pose de l’anneau, la nourriture ne peut être absorbée qu’en petites quantités, bien mâchée. Elle va descendre dans la partie supérieure de l’estomac, au-dessus de l’anneau, où elle sera digérée. La sensation de satiété interviendra donc plus rapidement. La gastroplastie s’adresse aux personnes dont l’IMC se situe entre 35 et 40 avec complications liées à l’obésité, et aux patients avec un IMC de 40 à 45.  La pose d’un anneau est une opération facile et bien maîtrisée (pratiquée depuis une vingtaine d’années), et dure de 30 minutes à 1h30. La gastroplastie est aujourd’hui moins populaire qu’elle ne le fut il y a quinze ans. En cause : les désagréments (vomissements fréquents en post-opératoire), le bilan en termes de perte de poids (en moyenne 40% de l’excès de poids en un an), l’apparition d’autres techniques plus populaires auprès du grand public.

Le bypass gastrique

Le bypass est une sorte de court-circuit gastrique, qui consiste à réduire la taille de l’estomac en changeant le circuit alimentaire habituel, tout en modifiant l’absorption des aliments.  Les aliments ne passent plus par la partie supérieure de l’estomac, mais sont directement détournés vers la partie moyenne de l’intestin grêle.  Les effets sont multiples :

  • L’estomac ne recevant plus d’aliments, sa taille se réduit
  • Les aliments sucrés sont difficilement digérés et entraînent chez le patient une sensation d’écœurement, voire de nausée
  • Les aliments gras sont « mal digérés », donc moins assimilés par l’organisme, entraînant donc un amaigrissement
  • La sensation de satiété intervient plus rapidement, ainsi que la faim (diminution de la ghréline)

Ce type d’intervention s’adresse particulièrement aux patients dont l’IMC est supérieur à 45 et ayant une consommation d’aliments sucrés importante. Elle est également plébiscitée si le patient souffre d’une hernie hiatale, qui sera soulagée.  L’opération est techniquement difficile et demande 2 à 3h, ainsi qu’une hospitalisation de plusieurs jours.  Pourtant, elle est la seconde opération demandée, dans le cadre d’une perte de poids, car elle est très efficace : la perte moyenne d’excès de poids en un an est de 70%. Les conséquences à long terme sont parfois compliquées (occlusion intestinale, ulcère anastomotique), sans être systématiques pour autant.

La dérivation biliopancréatique

Cette opération est l’une des moins couramment pratiquée et est réservée aux individus dont l’IMC est supérieur à 50 et/ou après échec d’une autre technique. Elle repose sur la restriction et la malabsorption. Elle consiste à allier les « bienfaits » d’une sleeve et d’un bypass : la taille de l’estomac est réduite par gastrectomie et l’intestin grêle est divisé en deux parties. Puis l’estomac est raccordé à la première  partie de l’intestin grêle (l’anse alimentaire). La seconde partie de l’intestin grêle (l’anse biliopancréatique), quant à elle, est raccordée à la fin de la première partie, si bien que les aliments ne sont digérés et assimilés que sur une très courte portion de l’intestin grêle. Ainsi ils sont évacués sans avoir été pleinement absorbés.  La dérivation biliopancréatique est une intervention lourde, requérant 4 à 5h. Mais elle est très efficace : au bout d’un an, la perte moyenne d’excès de poids est de 75 à 80%. Non dénuée de risques, elle peut entraîner des carences nutritionnelles, une malabsorption des médicaments et des diarrhées.  

Le ballon gastrique 

 Il ne s’agit pas d’un acte chirurgical, mais d’un dispositif provisoire, destiné à modifier les habitudes alimentaires du patient. L’intervention consiste à insérer un ballon dans l’estomac de l’individu, par l’œsophage. Il est ensuite gonflé, afin de remplir une partie de la poche stomacale et provoquer mécaniquement une sensation de satiété plus rapide chez le patient. En principe, le ballon est maintenu 6 mois, parfois plus, à la discrétion du médecin. La méthode du ballon gastrique s’adresse à des patients  ayant une surcharge pondérale de l’ordre de 20 à 50% par rapport à leur poids « idéal », c’est-à-dire des individus non-obèses et ne pouvant prétendre à une chirurgie de l’obésité. La pose d’un ballon gastrique s’inscrit dans une prise en charge globale : rééducation à l’alimentation, redécouverte des sensations de faim et de satiété, thérapie comportementale. Le succès dépend beaucoup de l’engagement du patient, qui doit être acteur de sa perte de poids.   

Chirurgie d’amaigrissement : les résultats

Suite à une opération, on observe de bons résultats à court et moyen termes. Les personnes en situation d’obésité perdent énormément de poids (perte maximale au bout de 12 à 18 mois) et retrouvent un IMC normal. Au-delà de 20 kg, la perte de poids doit être suivie de près par le corps médical, car les carences et les conséquences cardiaques sont parfois au rendez-vous.

À long terme, la majorité des patients maintient un poids de forme, l’opération ayant provoqué une prise de conscience concernant l’alimentation et l’hygiène de vie en général. Une reprise de poids modérée est possible au demeurant. Aujourd’hui les autorités de santé ont assez de recul pour s’exprimer sur l’efficacité de la chirurgie bariatrique en matière de perte de poids : une étude internationale menée sur une dizaine d’années (disponible sur le site de l’HAS) a démontré que les traitements chirurgicaux permettent une perte de poids significative et durable.

Enfin, est-il nécessaire de le préciser encore : la chirurgie ne permet pas, à elle seule, de perdre du poids. Elle doit s’inscrire dans la mise en place, de la part du patient, d’une série de mesures hygiéno-diététiques de long terme : modification de l’alimentation, activité physique, suivi médical.

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