Transplantation de flore intestinale dans la lutte de l'obésité

Depuis plus de deux ans, nous prenons connaissance de l’influence qu’exerce le microbiote sur notre organisme ⁽¹⁾. Communément appelé « deuxième cerveau » par les spécialistes scientifiques, notre ventre est le siège d’émotions. Il véhicule notre stress et avec lui, le bien-être général de notre corps.

(Transplantation de flore intestinale dans la lutte de l’obésité)

On sait maintenant que certains types d’obésité sont directement liés à la détérioration de la flore intestinale des personnes en surpoids ⁽²⁾. Ce sont les régimes alimentaires, les pathologies dites « de civilisation » comme le diabète et notre hygiène de vie qui en seraient la cause.

Le microbiote, siège de dysfonctionnements métaboliques

Au sein de notre ventre, à l’intérieur de nos six mètres d’intestins, le nombre de gènes (metagénome) est cent cinquante fois plus important que dans celui du génome humain. Les bactéries présentes peuvent être des « bonnes » ou des « mauvaises » bactéries en fonction de leur utilité, de leur fonction. Il faut savoir qu’absorber des antibiotiques et ingérer une alimentation déséquilibrée favorisent la prolifération des bactéries préjudiciables à notre bon état de santé. Nombreuses sont les personnes en surpoids qui ont une flore bactérienne dégradée. Jusqu’à présent, elles méconnaissaient cet état de fait.

Pour elles, rééquilibrer leur microbiote devient nécessaire. Car l’étape qui suit l’amenuisement des bactéries intestinales est une baisse significative des défenses immunitaires. Ainsi, leur état métabolique est en jeu et les probiotiques, ces micro-organismes qui produisent des « cellules immunitaires », peuvent remédier à cet inconvénient. Il existe diverses alternatives mais, il faut le savoir, pas toujours scientifiquement prouvées.

Probiotiques, fibres et autres gestion de stress

Les personnes obèses, tout comme les autres, ont la possibilité de se « ressourcer » par le biais de diverses solutions naturelles et sans danger. Déjà avec l’alimentation par la prise de probiotiques (lactobacillus, bifidobactérium) présents dans les fruits et les légumes tels que le chou ou le topinambour mais également dans les yaourts fermentés (de type « Activia »). La levure de bière active participe aussi à l’équilibre microbien de la flore intestinale.

Il faut cependant savoir que les probiotiques s’associent parfois à un gain de poids significatif chez l’obèse. Ainsi, à long terme, une prise excessive de probiotiques n’est pas réellement reconnue comme « efficace » pour le microbiote.

Il existe également, des alternatives autres pour améliorer nos intestins comme le fait de se nourrir de légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots blancs et rouges, etc). Mais les personnes « sensibles des intestins » ne doivent pas en abuser.

Enfin, il faut chasser ses états de stress en exerçant une activité physique adaptée, en pratiquant quelques mouvements de gym douce ou des techniques de yoga et en se mettant à la méditation, au mindfulness. Apprendre à lâcher prise, relativiser, vivre l’instant présent … que de bonnes alternatives à mettre en pratique le plus souvent possible.

Inédit ! le traitement par les matières fécales

Pour les personnes les plus touchées par le dérèglement de leur microbiote, il existe un traitement nouveau et inédit qui se décline sous deux formes. Que cela soit « per os » ⁽³⁾, avec des comprimés, ou par transplantation anale, ces deux méthodes de « régénérescence microbiotique » sont scientifiquement prouvées. La transplantation consiste à régénérer la flore intestinale pathogène par une flore en santé grâce aux matières fécales d’un donneur sain ⁽⁴⁾. Certes, cela peut paraître peu ragoûtant mais cette technique a un grand avenir devant elle. Pour autant, elle est, actuellement, réservée pour des cas sérieux. C’est en une seule fois que la personne qui bénéficie de ce traitement est entièrement « ressourcée » avec un microbiote idéal. Toute flore intestinale peut ainsi se reconstituer avec facilité et renforcer les défenses immunitaires du « transplanté ».