L'excès d'alcool conduit à un excès de nourriture - CalculerSonIMC
Nutrition & Alimentation

L’excès d’alcool conduit à un excès de nourriture

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Les excès de toutes sortes sont à la mode. C’est un peu la nouvelle façon de se sentir vivre. Il y a les excès sportifs qui reflètent des pratiques si exigeantes et extrêmes que les personnes vont jusqu’à s’en faire vomir. Il y a les excès en sensations fortes comme les sauts aquatiques du haut des falaises. Mais désormais il faut compter avec les excès d’alcool qui vont souvent de pair avec une trop forte consommation de nourriture. En effet, suite à une « beuverie » (consommation excessif de boissons alcoolisées sur une très courte période), les individus mangent ensuite beaucoup trop… Qu’en est-il ?

L'excès d'alcool conduit à un excès de nourriture
(L’excès d’alcool conduit à un excès de nourriture)

Une explication physiologique

Ce n’est pas la première fois que les neurones « AgRP » situés dans l’hypothalamus sont mis en cause. D’ailleurs des cobayes de laboratoire en ont fait les frais concernant la sensation de satiété ainsi que les crampes d’estomac. C’est en activant cette famille de neurones que les scientifiques ont pu vérifier que les souris « sous influence » continuaient de manger alors même qu’elles avaient le ventre plein. Une récente étude vient renforcer cette idée : un surplus de nourriture a lieu juste après que les rongeurs ingurgitent beaucoup d’alcool. Ce dernier est injecté par piqures, directement dans l’abdomen des souris et cela pendant trois jours consécutifs.

Ce rythme soutenu est requis afin de le comparer au « binge drinking » qui est une beuverie express sur un laps de temps très court. Les cobayes se sont vite retrouvés affamés, spécialement le deuxième jour, il en est de même pour l’homme.

Le « Binge drinking » ?

C’est dans « Nature Communications » (1) que l’on peut pu lire les explications sur ce phénomène. En effet : pourquoi ces beuveries produisent-elles une action si directe sur la sensation de faim ?

En fait, ce sont des changements importants dans le cerveau, provoqués par des taux d’alcoolémie élevés au niveau neuronal, et plus spécifiquement dans l’hypothalamus, qui modifient les messages relatifs à la satiété.

En France, les soirées à orientation « binge drinking » sont en plein croissance depuis quelques années. Selon un baromètre de l’INPES réalisé entre décembre 2013 et mai 2014, auprès de plus de quinze mille personnes, le taux des 18-25 ans qui ont expérimentés au moins une ivresse / an est passée de 33% à 46% depuis 2010 et celui de moins de trois ivresses / an est passé de 15% à 29%. Ce pourcentage a donc pratiquement doublé. De plus 10% des 25-34 ans et 6% des 33-44 ans s’y sont expérimentés au moins une fois dans l’année.

Les experts tirent la sonnette d’alarme et cherchent à sensibiliser les jeunes sur ces comportements à risques.

Une réglementation stricte

En France, ce genre d’incitation sur les mineurs est répréhensible par la loi santé de 2015. La personne qui provoque le « binge drinking » est punie par un an d’emprisonnement assorti de 15 000 € d’amende.

Les plus jeunes doivent comprendre qu’en dehors des états d’ébriété et d’amusement dans lesquels ils se retrouvent quelques heures après l’ingurgitation d’alcool à haute dose, des pathologies diverses telles que les affections du foie, des diabètes ou des cancers de toutes sortes, sans compter les risques élevés d’apparition de maladies cardio-vasculaire, apparaissent à plus long terme. Pour autant ces informations ne sont pas affichées de manière transparente.

Les messages publicitaires encensent les excès et publient des messages qui reflètent un art de vivre « border line » qui plait instinctivement à la jeunesse rebelle qui entraperçoivent alors un avenir possible dans leur « no future » prôné déjà par Nietzsche et son Nihilisme au 19e siècle. Et lorsque l’on sait que ce philosophe est très tendance…

Sources et références

(1) Sarah Cains. Agrp neuron activity is required for alcohol-induced overeating. Nature Communications 8, Article number: 14014 (2017). DOI:10.1038/ncomms14014

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