Depuis 1938, la consommation d'aliments transformés a augmenté de 136% - CalculerSonIMC
Études Nutrition & Alimentation

Depuis 1938, la consommation d’aliments transformés a augmenté de 136%

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Une étude (1), publiée dans la revue canadienne de la pratique et de la recherche en diététique, présente les changements dans les dépenses alimentaires des Canadiens.

L’étude indique que le changement le plus important ayant entraîné de nouvelles habitudes alimentaires pour les Canadiens, entre 1938 et 2011, est le remplacement des aliments non transformés (ou peu transformés) et des ingrédients culinaires utilisés dans la préparation des repas. Ces aliments ont été remplacés par des produits très transformés, c’est à dire des plats « prêts à consommer » par exemple.

Depuis 1938 la consommation des aliments transformés a augmenté de 136%
(Les produits transformés présentent généralement des qualités nutritionnelles qui sont moindres que les produits frais par exemple)

Le déroulement de l’étude

L’étude a été menée par des chercheurs de l’Université de Montréal.

Les chercheurs se sont munis de 6 enquêtes sur le budget alimentaire des ménages (en 1938/1939, 1953, 1969, 1984, 2001 et 2011). A l’aide de ces enquêtes, ils ont ainsi pu classifier les aliments en différentes catégories, à savoir :

  • Non transformés (ou peu transformés)
  • Transformés en tant qu’ingrédients culinaires
  • Transformés (ou très transformés) en tant que produits prêt à consommer

Il a été calculé, pour chacune de ces catégories : leur part dans les budgets des ménages, et leur part dans les apports énergétiques alimentaires (en kcal par habitant).

Les résultats

Au cours de la période d’étude, les dépenses des ménages ont diminué pour :

  • Les aliments non transformés (ou peu transformés). La proportion étant passée de 34% en 1938 contre à 25,6% en 2011.
  • Les ingrédients culinaires. La proportion étant passée de 34% en 1938 contre à 25,6% en 2011.
  • Concernant les dépenses liées aux produits prêts à consommer : une vraie hausse a été constatée, de 136% par rapport à 1938.

Logiquement, les valeurs énergétiques sont donc désormais majoritairement produites par les éléments transformés :

  • Pour les aliments non transformés (ou peu transformés), la valeur énergétique est passée de 34,3 % à 25,6 %.
  • Pour les ingrédients culinaires, le chiffre est tombé de 37% à 12,7%.
  • Par contre l’étude indique que les produits transformés représentent désormais près de 2/3 (61,7%) des apports énergétiques des ménages, contre 28,7% en 1938. L’étude indique aussi que l’augmentation a été extrêmement significative concernant les produits « ultra-transformés ».

Une transformation naturelle ou industrielle ?

En un demi-siècle, la consommation de conserves tels que les raviolis ou le cassoulet a connu une augmentation importante, tout comme la consommation de plats préparés (et de plats surgelés). C’est ce que l’étude corrobore, au Canada tout du moins.

Ce changement de mode de vie est dû à de nombreuses conditions : professionnelles par exemple, mais également familiales. Les foyers ont modifié leur mode de vie, il en est de même pour les aliments qui ont subi des mutations.

Produits d’origine végétale ou animale, ingrédients culinaires, épicerie et charcuterie industrielle sont autant de produits qui ont été modifiés au cours des années. Les transformations vont d’un niveau faible à un niveau de surtransformation.

Ces chiffres amènent à la conclusion que les foyers optent de plus en plus, depuis un demi-siècle, pour un autre mode de consommation alimentaire. Ils utilisent moins les produits frais et semblent abandonner la cuisine familiale au profit de produits prêts à être consommer.

Qu’en est-il pour la santé ?

La cuisine dans les années 30, même sans utiliser de produits « tout prêt », n’était pas parfaite. En effet il existait des carences, notamment en vitamines C et D. C’est pourquoi l’État, au Canada, a réagi en cherchant à promouvoir l’enrichissement de certains aliments afin de proposer une alimentation plus équilibrée aux uns et aux autres.

Aujourd’hui l’offre s’est élargie. Les colorants et additifs sont présents dans de nombreux produits mais les sociétés industrielles continuent d’enrichir et de sublimer chacun des plats. Si les raviolis ont été l’un des premiers produits « prêt à consommer » proposés, nombreux sont les goûts et les couleurs vendus aujourd’hui : du hachis parmentier à la barquette traiteur sans oublier les plats régionaux, les plats du monde et les plats végétariens.

Si quelques scandales ont pu éclater, en rapport avec la fraîcheur des produits et les risques de contamination, les sociétés industrielles sont des plus vigilantes quant à la qualité des produits proposés aux consommateurs.

Cependant, il convient de rester vigilant sur la consommation de ces produits qui ne sont pas aussi sains et aussi équilibrés qu’un plat familial, en raison des colorants, des produits additifs, des sauces et de la matière grasse présente. A outrance, l’excès de plats préparés, peut conduire à un surpoids voire à une obésité.

Sources et références

(1) 1. J. C. Moubarac et coll. Processed and ultra-processed food products: consumption trends in Canada from 1938 to 2011. Revue canadienne de la pratique et de la recherche en diététique, printemps 2014, vol. 75, no 1. PMID 24606955
(2) http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-de-la-sante/20140422-la-consommation-daliments-transformes-en-hausse-de-136.html

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