Diététique : un microbiote sous analyses scientifiques poussées... - CalculerSonIMC
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Diététique : un microbiote sous analyses scientifiques poussées…

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Depuis plusieurs décennies maintenant, il est de bon ton de suivre les recommandations de tel professeur ou bien du dernier magazine à la mode en matière de régime alimentaire. Pour autant, les gens raffolent de plus en plus de ce qui les différencient des autres. Ils achètent des produits personnalisés et pratiquent des cours individualisés en matière de remise en forme, de cuisine, d’organisation de vie, etc.


Diététique : un microbiote sous analyses scientifiques poussées...
(Diététique : un microbiote sous analyses scientifiques poussées…)

Ainsi, lorsqu’une nouvelle étude américaine vient à abonder dans ce sens et propose, dans un avenir pas si lointain, une alimentation à la carte pour enrichir son microbiote, elle ne peut passer inaperçue (1).

Notre deuxième cerveau

Le microbiote se compose de milliers de bactéries qui, à l’instar des neurones de notre cerveau, communiquent entres elles (2). Cette coopération bactérienne peut-être plus ou moins bénéfique selon le mode d’alimentation de la personne. D’où l’intérêt de cette récente découverte.

En fait, les scientifiques ouvrent une perspective nouvelle qui est celle d’adapter son alimentation en fonction de sa génétique. D’après le chercheur responsable de l’étude, le professeur Karine Clément, de l’Institut de Cardiométabolisme et de Nutrition (ICAN) à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, c’est « un premier pas vers une nutrition personnalisée« . Les mots sont lâchés !

La revue « Cell Metabolism » publie donc ses travaux. Ces derniers ont été réalisés en collaboration avec l’université De Göteborg en Suède. L’équipe française a fournie, et continue de le faire, les données nutritionnelles. Quant aux Suédois, ils s’occupent du logiciel de calcul et de son développement. En fait, les mathématiciens suédois se sont servis des données d’une expérimentation menée en 2013 à l’ICAN où 50 sujets obèses se sont portés volontaires pour suivre un programme de perte de poids avec un suivi diététique et sanguin de leur flore bactérienne. La collaboration ne date pas de maintenant.

Quoi qu’il en soit, les conclusions sont édifiantes et prouvent l’efficacité certaine du modèle mathématique adopté et complètement inédit. Ce dernier permet d’anticiper les retombées d’un mode alimentaire d’une personne selon la composition de son microbiote : lorsque ce dernier est pauvre, le risque de développer des maladies cardiométaboliques est augmenté. Cette découverte n’est qu’une introduction d’un projet à échelle européenne nommé « Metacardis ».

La pierre angulaire : le modèle mathématique

Les scientifiques partent de l’hypothèse qu’en combinant l’analyse de la flore intestinale avec les entrées alimentaires, il sera possible d’envisager, par la suite, une nutrition adaptée à chaque microbiote et donc, à chacun. Le modèle mathématique analyse les relations bactériennes intestinales qui s’apparentent à des usines qui transforment les aliments en métabolites. Cette hypothèse à pu être confirmé par une batterie de tests.

Pourtant, cela ne se passe pas à l’identique selon la composition de la flore intestinale. Karine Clément précise qu’il sera bientôt possible de prédire les défaillances de production de certains patients afin d’y d’apporter des changements pour rendre le microbiote plus riche. Cela se fera en modifiant l’apport des aliments types spécifiques et des supplémentation en probiotiques.

Pour autant, ces projections sont encore à l’étude et il faudra compter environ cinq ans afin d’établir une carte des milliers de bactéries intestinales ciblées. Et même si le mode de calcul a été simplifié, de nombreuses interactions bactériennes restent méconnues ainsi que les différents échanges entres elles et les catégories d’aliments telles que les viandes blanches, les légumineuses ou les produits laitiers.

Un jour, pas si lointain, chacun pourra porter une attention quotidienne à sa flore intestinale et ainsi rétablir un juste équilibre entre ce qu’il faut apporter à son organisme à tel moment de la journée où dans telle circonstance de vie.

Sources et références

(1) Saeed Shoaie. Quantifying Diet-Induced Metabolic Changes of the Human Gut Microbiome. Cell Metabolism. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.cmet.2015.07.001
(2) http://b2pcr-esi.bcpp.master.univ-paris-diderot.fr/M2/ESI/cours/UE5epithdigest/Chatel_2012.pdf

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