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Études Santé & Maladies

Les chasseurs-cueilleurs ont une flore intestinale insolite

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Une flore intestinale saine nécessite les bonnes bactéries. Plusieurs études ont déjà été réalisées pour pouvoir classifier les différentes bactéries découvertes en « bonnes » bactéries et « mauvaises » bactéries.

Une étude récente (1) suggère qu’un peuple d’Afrique de l’Est (les Hadza) aurait une flore intestinale insolite. C’est à dire contenant des bactéries que n’ont pas, par exemple, les peuples avec un niveau de vie plus évolué (comme le notre).

Les chasseurs-cueilleurs (en Tanzanie) ont une flore intestinale insolite
(les Hadza sont un peuple d’Afrique de l’Est établi en Tanzanie centrale)

Les probiotiques (les bactéries ayant un effet positif) nous protègent de nombreuses maladies métaboliques, et nous aide à mieux vivre au quotidien en assurant le bon fonctionnement du transit et une bonne digestion. Il est d’ailleurs recommandé de reconstituer la population de nos bactéries intestinales détruites lors d’un traitement lourd pour l’appareil digestif (traitement par antibiotique, gastroentérite ayant entrainé diarrhée et vomissements) via une consommation accrue de fruits et légumes.

Ils sont indispensables à une bonne santé. Oui, mais a-t-on tous besoins des mêmes bactéries ? Les « bonnes » bactéries pour certains sont-elles les « bonnes » bactéries pour d’autres ?

Une étude étonnante

Les bactéries intestinales ont-elles les mêmes effets sur les uns et sur les autres ? La dernière étude publiée dans Nature Communication répondrait négativement à cette question.

Une tribu en Tanzanie, les Hadza, auraient des micro-organismes différents des nôtres. Vivant de la chasse et de la cueillette, leur régime alimentaire est totalement différent de celui des peuples occidentaux. Une manière de vivre assez identique à celle de nos ancêtres.

localisation-hadza
(localisation des Hadza)

C’est la première étude menée sur le microbiote intestinal (ensemble des micro-organismes) sur une population ayant ce mode de vie. Elle a consisté en un prélèvement d’échantillons de matières fécales sur 27 individus Hadza âgés de 8 à 70 ans. Ils ont ensuite été comparés à des échantillons de même nature, mais prélevés chez des individus italiens. L’extraction de l’ADN bactérien a été effectuée dans une université de Bologne (Italie).

Les résultats

D’après les résultats de cette étude, les Hadza auraient une plus grande diversité de probiotiques que les occidentaux. Surprenant, l’un des probiotiques les plus communs, présents dans les produits laitiers, n’est pas présent chez les Hadza. Encore plus surprenant, ils ont des micro-organismes présents qui sont responsables de maladies chez les occidentaux, comme celle de la syphilis.

Les Hadza sont-ils en meilleure santé ?

Malgré la présence de micro-organismes chez les Hadzas qui sont responsables de maladies chez les occidentaux, ils se portent néanmoins très bien. Ils ne connaissent ni diabète, ni obésité, ni inflammation intestinale, et plus étonnant, pas de cancer du côlon.

Ils auraient même, un profil différent de micro-organismes selon le sexe. Les femmes sont des cueilleuses, et consomment une plus grande quantité de fruits, et les hommes sont des chasseurs, consommant donc plus de viande.

Cette étude permet de nous donner une idée du mode de vie de nos ancêtres avant la sédentarisation. Nous comprenons ainsi que chez les peuples occidentaux, la transformation des produits et la quantité d’aliments riches en gras et en sucre ingérés a changé notre flore intestinale, et créé des maladies telles que le diabète et l’obésité.

Sources

(1) Nature Communications 5, Article number: 3654 doi:10.1038/ncomms4654 (http://www.nature.com/ncomms/2014/140415/ncomms4654/full/ncomms4654.html)

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