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Études Nutrition & Alimentation

Nutrition : le cercle vicieux de la nourriture industrialisée

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D’aucun ne souhaite être obèse ou n’aime le devenir. Souvent ces personnes sont décriées, parfois même, elles sont rejetées verbalement ou juste d’un détournement de tête. Incompris, ceux qui sont en surpoids souffrent de leur condition physique.


Nutrition : le cercle vicieux de la nourriture industrialisée
(Nutrition : le cercle vicieux de la nourriture industrialisée et surtout de la « junk food », c’est à dire la malbouffe)

Jugés comme des velléitaires ou des fainéants. Les raisons à cette prise de kilos ne dépendent pas toujours de la personne elle-même.

Certes, la sédentarité, le manque d’activité physique, une mauvaise hygiène de vie ainsi qu’un environnement préjudiciable sont d’autant de facteurs qui favorisent l’obésité. Mais parfois ces facteurs ne sont pas seuls. Une récente étude scientifique effectuée par des chercheurs de l’Université de Sydney (1) démontrent, qu’à cause de l’effet addictif de la malbouffe, le circuit de la récompense se retrouve biaisé. Et c’est tout un cercle vicieux qui se met ainsi en place.

Une expérience d’abord menée sur les rats

Le professeur M. Morris, de la faculté des sciences médicales de l’U.N.S.W en Australie et son équipe de chercheurs ont associé des indices sonores à des saveurs particulières. Ils remarquent que les rats nourris avec une alimentation saine ne répondent plus à un signal lié à un abus de saveur ingurgitée. Pourtant, c’est ce mécanisme naturel qui protège l’homme d’une suralimentation éventuelle.

Par contre, les rats nourris à la junk food pendant deux semaines au moins et qui reçoivent un surplus de 150 % de kilocalories, se mettent à adopter un tout autre comportement. Ils abusent, encore plus, de gâteaux et de produits gras mais, là est le bât qui blesse, ils boudent, pendant un certain laps de temps, une nourriture plus saine, plus équilibrée qui permettrait de réajuster le métabolisme basal des rongeurs.

Ainsi ces expériences suivies démontrent que la junk food induit encore plus de junk food avec un retour à la normale qui ne va pas de soi.

Des conclusions publiées et validées

Après le rat, ces études sont poursuivies chez l’homme où c’est exactement la même chose qui se produit. L’accoutumance à une alimentation régulière trop grasse, trop salée et trop sucrée est excessivement rapide.

C’est dans la revue « Frontiers of Psychlology » que les résultats de cette étude sont publiés. La surconsommation de nourriture oblige les circuits de la récompense à une neuro-adaptation et affaiblit la capacité de contrôle sur soi. L’obésité est vécue comme une forme de dépendance alimentaire. Les scientifiques ont pu constaté que la malbouffe entraîne de profonds changements et des modifications à long terme dans une partie spécifique du cortex, celle qui est responsable de la prise de décision.

On comprend mieux, par ce biais, pourquoi les personnes en surpoids ont tendance à être stigmatisées et sont traitées comme des êtres qui n’ont aucune volonté. En cinq jours, que ce soient les rats ou les humains, tous perdent le contrôle de leur bon sens en matière de nutrition. Exactement comme dans les phénomènes de toxicomanie.

La suralimentation est une drogue

Les scientifiques américains du « Scripps Research Institute » ont démontré qu’un mécanisme moléculaire pousse à la toxicomanie et explique cette alimentation compulsive qui incite à l’obésité (1). Là aussi ce sont des rongeurs qui, nourris de façon régulière avec des aliments gras, développent un comportement de dépendance, de celle à l’identique de la dépendance à l’héroïne. Le phénomène d’addiction, qu’il soit lié à la toxicomanie, à l’alcool, aux jeux, à la junk food… persiste durant des semaines. Ces données démontrent que la surconsommation de nourriture agréable à la dégustation et au sens du goût, comme les produits sucrés par exemple, devient une drogue au même titre que les autres. C’est d’ailleurs ce qu’avait démontré le CNRS assez récemment (voir notre précédent article à ce sujet)

Sources et références

(1) http://journal.frontiersin.org/Journal/10.3389/fpsyg.2014.00852/abstract
(2) Paul M. Johnson and Paul J. Kenny. Addiction-like reward dysfunction and compulsive eating in obese rats: Role for dopamine D2 receptors. Published online Mar 28, 2010. DOI: 10.1038/nn.2519

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