Toujours plus de médicaments pour les personnes obèses ?

Il fallait s’y attendre : le marché pharmaceutique s’oriente de plus en plus vers des pilules, médicaments, comprimés et autres gélules qui vont « aider » les personnes souffrant d’obésité à combattre leurs kilos en trop.

(Toujours plus de médicaments pour les personnes obèses ?)

Jusqu’à présent les coupes faim étaient mis à l’honneur même si certains étaient rejetés par l’Agence Européenne des Médicaments ⁽¹⁾. Pour les industriels c’est une manne en or, le marché sera florissant dans les années à venir. En France, sept millions d’obèses sont victimes de cette épidémie qui touche de plus en plus de jeunes, créant chez eux, de futures maladies chronique telles que le diabète, des risques accrus d’AVC ou de cardiopathie. Alors, cette fois, de quoi s’agit-il ?

Des cellules spécifiques pour gérer le surpoids

Selon une récente étude ⁽²⁾, il a été démontré que certaines cellules de notre cerveau secrètent des hormones nommées peptides pro-opiomélanocortine. Ces dernières ont un rôle fondamental dans la régulation de l’appétit.

Vers 45 ans, plus ou moins au début de la période de ménopause et d’andropause, cette hormone s’amenuise par catabolisme inévitable de ces cellules spécifiques. Au même titre que les autres cellules et productions hormonales de l’organisme, un vieillissement se crée. Il se développe alors un enrobement inéluctable de l’abdomen qui à tendance à s’épaissir.

Selon les chercheurs de l’université d’Aberdeen en Ecosse, qui publient leur analyse dans la revue scientifique « Endocrinology », ces cellules deviennent paresseuses et trompent la personne lors de la prise alimentaire. Cette épidémie d’obésité et de surpoids, touche plus de deux millions d’individus dans l’Union Européenne, et c’est pourquoi les chercheurs, qui ont bien cernés ce mécanisme, mettent au point des traitements médicamenteux pour réguler et contrôler l’appétit en collaboration avec les universités de Cambridge et du Michigan.

Un traitement médicamenteux miracle ?

Pour le professeur Lora Heisler, qui travaille à l’institut de recherche Rowet pour la santé et la nutrition, ces médicaments vont, dans un futur proche, engendrer une sensation de satiété alors que, de façon naturelle, celle-ci n’existe plus. C’est avec son équipe qu’elle développe ce traitement qui va permettre d’anticiper l’obésité elle même.

Pour le professeur Heisler, plus on se rapproche de la ménopause, moins les cellules envoient des signaux d’alerte, de ceux qui conduisent à s’illusionner sur la quantité d’aliments nécessaires.

Mais, les choses ne vont pas de soi puisque Tam Fry, de la « National Obesity Foundation » rejette cette approche. Pour lui, même si elle peut aider les personnes en surpoids, cette approche cache la partie immergée de l’iceberg qui reste la malnutrition et le manque de connaissance concernant la nourriture saine et équilibrée.

De l’utilité de réviser son mode de vie alimentaire

Dans la revue en ligne consacrée à l’actualité et aux débats européens, un dossier ⁽³⁾ invite l’internaute à revoir son hygiène nutritive. Celle-ci s’avère dorénavant plus que nécessaire pour éviter les maladies cardio-vasculaires et ses complications telles que le diabète et le cholestérol. Ces deux pathologies sont directement associées au fléau d’obésité. A déjà eu lieu, au mois d’avril de cette année, un sommet sur les maladies chroniques puis, pour 2030, l’OMS va démultiplier des actions d’encadrement et de prévention.

Que proposent ces mobilisations ? Comment ces débats, ces conférences et regroupements vont pouvoir influer sur le comportement et les mauvaises habitudes acquises des personnes en surpoids ? Rappelons que le programme d’action de 2003-2008, qui avait pour objectif de réduire les décès liés aux pathologies cardio-vasculaires, a vu six ans plus tard, une stagnation du nombre de ces décès qui reste toujours aussi élevé en Europe Centrale et en Europe de l’Est.