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Études

L’impact de l’excès de gras sur le système sensoriel

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Une étude publiée dans The Journal of Neuroscience s’est penchée sur la relation qui existe entre une consommation régulière de lipides et la perte du sens de l’odorat. Cette étude (1) se consacre à l’impact que peut avoir l’absorption d’une quantité importante et régulière de produits gras sur le système sensoriel.

L'impact de l'excès de gras sur le système sensoriel
(Trop de gras : seuls 50% des neurones olfactifs resteraient fonctionnels)

Ainsi, l’adage français conseillé par les autorités sanitaires et promu maintes fois via les publicités françaises « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », serait tout à fait d’actualité.

Présentation de l’expérience (de laboratoire)

Comme souvent, tout commence aux États-Unis et plus exactement au sein de l’université de Floride. D’ors et déjà, nous savons que le système sensoriel est celui qui est responsable de l’information relative au sens de la vue, à celui du toucher, de l’ouïe, du goût ainsi qu’à l’odorat.

Les chercheurs de l’université américaine se sont intéressés davantage à l’odorat qui est directement lié au goût (à hauteur d’environ 20%). Ils se sont penchés sur les envies relevant du sens sensoriel et relatives au choix de tel aliment ou de tel autre, aux dégoûts et aux rejets, à l’attirance de telle substance, au désir de manger sucré ou salé, etc.

L’étude se base sur une expérience menée sur des souris de laboratoire. Les scientifiques ont conditionné celles-ci à reconnaître différentes odeurs et ont divisé les rongeurs en deux groupes. Le 1er se compose de cobayes nourris avec une alimentation équilibrée et le 2nd groupe comprend les rongeurs qui ne s’alimentent qu’avec des produits gras. Dans le même temps, toutes les souris ont acquis la relation suivante : une odeur spécifique se lie à une récompense.

Trop de gras : seuls 50% des neurones olfactifs restent fonctionnels

Pendant plus d’un an et demi, certains rongeurs sont donc nourris avec des produits gras. L’obésité ne tarde pas à se manifester, ce qui avait déjà été démontré de très nombreuses fois.

Mais les chercheurs constatent que les cobayes qui ont ingéré des aliments gras sont bien plus lents à comprendre et à assimiler la relation odorat/récompense que ceux qui se sont alimentés de façon plus saine. La perte notoire des neurones dits olfactifs chez les rongeurs suralimentés au gras s’élève ainsi à presque 50%.

A cela s’ajoute :

  • Une moindre amplitude des ondes olfactives mesurées par EOG (électro-olfactogramme, une mesure permettant de mesurer la capacité olfactive d’un animal)
  • Une réduction nette à identifier les odeurs de façon isolée.

Les scientifiques ont pu constater que ces phénomènes sont irréversibles. En effet, lorsque les souris sont, par la suite, alimentées normalement et retrouvent un poids correct, ces dysfonctionnements sensoriels ne disparaissent pas. L’équipe conclut que le déséquilibre alimentaire présente donc des changements durables du système sensoriel et principalement olfactif dans la gestion de l’information chimique.

Manger régulièrement du gras peut entrainer, en outre du problème de surpoids pour la personne, d’autres complications comme un risque accru de voir son système cardiorespiratoire se fatiguer précocement, de réaliser que ses spermatozoïdes sont moins performants et, moindre mal, que cela entraine des dysfonctionnements sur le système sensoriel, principalement des conséquences négatives sur le sens de l’odorat.

Pour autant, interrogée par CBS News (2), Debra Ann Fadool, l’une des scientifiques de l’étude a précisé : « nous ne savons pas si cette étude peut s’appliquer à l’homme ». Il y a fort à parier que nous aurons la réponse d’ici peu de temps, une fois que l’équipe de chercheurs aura conduit les mêmes expériences avec des produits sucrés. Sous le soleil de Floride, nous pourrions même être surpris par d’autres « révélations ».

Sources et références

(1) Nicolas Thiebaud. Hyperlipidemic Diet Causes Loss of Olfactory Sensory Neurons, Reduces Olfactory Discrimination, and Disrupts Odor-Reversal Learning. The Journal of Neuroscience, 14 May 2014, 34(20): 6970-6984; doi: 10.1523/JNEUROSCI.3366-13.2014

(2) http://www.cbsnews.com/news/high-fat-diet-may-affect-sense-of-smell/

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