A quand une réelle prise en charge de la chirurgie bariatrique ?

Le monde compte plus de 600 millions de personnes touchées par l’obésité. En France ce sont quelques 6,5 millions de sujets qui souffrent de cette maladie de civilisation. Que cela soit par une sédentarité accrue, une alimentation trop riche, trop industrialisée, l’ajout de perturbateurs endocriniens, d’OGM ou autres retombées atmosphériques, les kilos superflus s’installent insidieusement.

(A quand une réelle prise en charge de la chirurgie bariatrique ?)

Le signal d’alarme lancé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) depuis peu, fait écho au sein de la population, des organismes publics de santé publique, du tissu associatif.

Force est de constater que pour lutter contre ce fléau mondial, quelques actions relevant du bon sens seraient les bienvenues et entre autres, celle d’une prise en charge holistique des patients opérés de la chirurgie bariatrique.

Une pathologie toujours en nette progression

Selon le Dr Patrick Bergeron le surpoids n’est pas toujours perçu comme une évidence pour ceux qui en souffrent. Ces personnes ne se voient pas telles qu’elles sont car elles ne raisonnent pas en terme de logique mais plus de pulsion. Aujourd’hui ce sont ces dernières qui sont mises sur la sellette. En effet, comment le sujet victime de ses kilos peut-il s’en sortir s’il est, en permanence, tiraillé par des envies soudaines d’aliments, souvent fort caloriques, comme le chocolat, les frites, la charcuterie, la pizza ou les sodas ?

Ces comportements irrationnels trouvent leurs origines dans le mode de consommation de notre société contemporaine avec des pressions soutenues sur l’esthétique, la jeunesse, le dynamisme, la minceur, etc. Quelquefois ce sont des violences qui remontent à l’enfance avec une éducation « trop ou pas assez » que les spécialistes exposent pour argumenter cette épidémie dévastatrice.

Pour la psychanalyste Catherine Grangeard, il existe pourtant une solution efficace pour les sujets obèses qui ont tout essayé : la chirurgie bariatrique. La problématique soulevée est que, suite à l’intervention, la prise en charge n’est pas suffisamment encadrée surtout du point de vue psychologique.

Une gestion efficace avant et après l’intervention est-elle possible ?

Perdre des dizaines de kilos en l’espace de quelques heures est la belle promesse de la chirurgie bariatrique, une sorte de rêve éveillé. Il est logique que les bouleversements, suite à cette intervention, soient profonds. Pour mieux appréhender celle-ci, il serait souhaitable que le patient puisse être suivi peu ou prou, trois mois avant et deux ans après l’acte de chirurgie. Bénéficier d’une opération ne suffit donc pas ! Ce sont des actions orientées vers la nutrition, l’activité physique, la modification des schémas de pensées psychologiques, l’hygiène de vie qui doivent être supervisées, suivies et encouragées.

Mais, à l’heure actuelle ce suivi n’est pas de mise. Il n’est peut-être pas assez rentable. Et pourtant, sans cette prise en charge, la chirurgie bariatrique est vouée à l’échec pour certains obèses.

Force est de constater que le surpoids relève souvent de mauvaises habitudes acquises. Le sujet n’a pas d’autre modèle à développer pour assurer sa santé. En fait, il ne sait pas faire autrement.

Des informations supplémentaires à dispenser

Pourtant des données explicatives chiffrées, des protocoles appuyés, des rapports d’expertise sont édités ⁽²⁾. Tout est détaillé, répertorié, prévu mais dans les faits peu est concrétisé.

Catherine Grandgeard met son cœur à l’ouvrage et, à l’instar de quelques confrères, publie également un livre intitulé « Comprendre l’obésité ». Sur son blog elle informe, répertorie, annonce toutes les données relatives à un réel accompagnement de la personne obèse.

En attendant, il faut que le sujet en état de surpoids se fasse plus curieux. La récolte d’informations pertinentes permet de se soustraire aux multiples aléas dont ont été victimes les autres personnes en surpoids.