Que penser de l'étiquetage alimentaire ? - CalculerSonIMC
Nutrition & Alimentation Santé & Maladies

Que penser de l’étiquetage alimentaire ?

Google + Pinterest LinkedIn Tumblr

Avec le Programme National Nutrition Santé (PNNS) mis en place depuis plus de dix ans en France, les pouvoirs publics ont souhaité faire la part belle aux bonnes résolutions en matière de surpoids. Pour autant il semble que ce soit la « prise de conscience » qui reste la source de l’équilibre alimentaire avec des justes taux de graisse, de sel et de sucre à absorber par jour.


Que penser de l'étiquetage alimentaire ?
(Que penser de l’étiquetage alimentaire ?)

À quoi sert l’étiquetage ?

C’est par le bais de 40 supermarchés que le gouvernement souhaite, pendant près de trois mois, tester quatre nouveaux systèmes d’étiquetage afin de lutter contre le surpoids en France. L’étiquetage des produits, rappelons-le, consiste à apposer des pastilles vertes sur les denrées les moins caloriques, oranges sur les moyennement caloriques et rouges sur celles qui le sont le plus.

Il est indéniable que cette technique de dissuasion possède de gros avantages et principalement celui d’être à visée informative. Mais on est en droit de se poser la question : « est-ce que cela permet de fondamentalement modifier les habitudes nutritives des consommateurs » ? Le sociologue Jean-Louis Lambert reste critique par apport à de telles mesures car, pour lui, la solution ne se trouve pas dans l’étiquetage seul : pour que les Français s’alimentent mieux, il faut aussi inciter voire obliger les distributeurs et les producteurs à totalement repenser le contenu de leurs produits afin que ceux-ci soient plus sains.

L’étiquetage : une solution ?

Il permet de donner une « référence » qui soit la même pour tous. Pour autant, le principe des étiquettes « vertes / oranges / rouges » ne sera applicable que pour la moitié des denrées mises en vente dans les supermarchés. C’est donc insuffisant, ou tout du moins non satisfaisant, pour l’observance d’une réelle réduction de l’obésité. Le « logo » ne peut être apposé que sur des produits préemballés et chez les détaillants comme les boulangers, les charcutiers ou les traiteurs aucune pastille ne sera réellement utilisée.

Alors, certes, ces étiquetages sont simple à comprendre mais peu dissuasifs car la majorité des consommateurs recherchent, avant tout, un bas coût associé à un goût prononcé et franc du produit. Les personnes qui se préoccupent d’un effet bénéfique de l’aliment sur la santé sont minoritaires et plutôt d’un niveau socio-culturel plus élevé. Les autres tranches de la population étant plus centrées sur l’immédiateté, le plaisir et le désir spontané.

Il faut pouvoir faire différemment

Force est de constater que ce sont les comportements de base qu’il faut modifier. Car une personne en surpoids peut, grâce à l’étiquetage, apprendre à manger de façon plus saine mais toujours en grande quantité. Certes, mieux vaut « se bourrer » de légumes que de « chips » pour ne pas prendre de poids, mais cette consommation excessive n’est pas « équilibrante ». Là encore, l’étiquetage des produits alimentaires n’est pas l’outil le plus efficace pour lutter contre l’obésité ou le surpoids.

De plus, un effet pervers se laisse entrapercevoir : si les aliments estampillés « vert » viennent à être victimes de leur succès et donc plus achetés que les « rouge », leur prix risque d’augmenter puisque la demande influe sur les tarifs : plus cette dernière est importante, plus le prix l’est également. Ainsi les « moins aisés » risquent d’associer les aliments classifiés « rouge » comme de « bonnes affaires », des aliments peu chers … ce qui rejoint le système actuel où ce sont les ménages financièrement aisées qui font souvent l’effort de se documenter sur la composition des denrées nutritionnelles.

Il devient donc évident que, pour influencer les français vers une alimentation plus juste, il est nécessaire de modifier des modes opératoires, des comportements et des états de pensées.

A suivre …

Sources et références

(1) L’étiquetage alimentaire éradique l’obésité ? Le coût et le goût sont plus déterminants. Article publié sur la version en ligne de L’Obs – Le Plus à la date du 28 Septembre 2016.

Laisser un commentaire